
3*8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j t e .
11 n’étoit point permis à un autre d’époufer celle
’ qui avoit été femme légitime ou illégitime d'un prê-
‘■4- tre. Le prêtre qui a donné le voile à une femme
malgré elle, fera dépofé. Elle ne peut recevoir le
voile que 'du confentement de fon mari : mais s’il
i N y a confenti, il ne peut en époufer une autre. La
lèrvitude rend le mariage nul : enforte que celui
qui a époufé une femme ierve la croïant libre, peut
en époufer une autre. Il en eft de même de la fem-
me libre , qui a époufé un ferf donc elle ignoroit
l’état. Les efclaves mariez & vendus féparément,
doivent être exhortez à demeurer comme ils font.
Défeniè aux clercs de porter des armes. Lesordina-
c- r4* tions faites par des évêques vagabonds font nulles.
Ce font les canons de ce concile les plus importans
& les plus intelligibles.
.Mo* ”u pape ,L c PaPe Zacarie mourut au mois de Mars de l’an-
Zacaûe. nee 751. indidtion cinquième , après avoir tenu le
A n ttfi. r • / - / . ». . * . *
laint liege dix ans, trois mois & quatorze jours. Des
marchands Vénitiens aiant acheté à Rome quantité
d’efel aves de l’un & de l'autre fexe,les vouloient
mener en Afrique pour les vendre aux infideles.
Le pape l’empêcha parce que ces efclaves étoient
baptifez -, &aïant rendu aux Vénitiens le prix qu’ils
en avoient donné, il les mit tous en liberté. Il rebâtit
prefque à neuf le palais patriarcal de Latran : il y
fitunefale à manger ornée de marbre, de mofaïques
Üi Pe*nturcs • & une autre devant les archives ,
ou il fit peindre une carte uniyerfellc du monde.
Il mit a 1 eglifedeS. Pierre dans une armoire tous les
livres neceffaires pour les leçons des matines pen-
L i V R E QU AR A NT E-T R O I S IE’ m E. 3 5 2
danr toute l’année. Il donna vingt livres d’or de revenu
pour l’huile du luminaire de la même églife ;
& pour l’autel un tapis tiilu d’or & orné de pierreries
, où étoit repreientée la nativité de notre Seigneur.
Il fit faire à fes dépens une couronne d’argent
du poids de fix vinges livres ' pour porter des
cierges ou des lampes, il acquit plufieurs fermes à
l’églife par diverfes donations, & fit plufieurs bâti-
mens confiderables. Aï'ant trouvé au palais patriarcal
le chef de S. George enfermé dans une chaife
avec une infeription Grecque qui le faifoit connoî-
tre , il fut ravi d’avoir découvert ce trefor , alTem-
bla aufïi-tôtle peuple,& tranfportafolemnellement
la relique à la diaconie de S. George au Voile d’o r ,
où il fe fit plufieurs miracles.
Ce pape établit une diftribution d’aumônes, que
l’on portoit fréquemment du palais patriarcal aux
pauvres &aux pelerins qui demeuroient à S. Pierre,
li en fit aufli diftribuer aux pauvres & aux malades
de tous les quartiers de Rome. Il aimoit fort fes clers,
& augmenta plus qu’au double leurs penfions an-
nûelles, les traitant comme un bon pere, & les fou-
lageant en tout. Le peuple même vécut en fureté &
en joïe fous fon pontificat. Il traduifit les dialogues
de S, Grégoire en Grec , qui étoit fa langue maternelle,
en faveur de ceux qui n’entendoient pas le
Latin. En trois ordinations au mois de Mars, il fit
trente prêtres & cinq diacres, & d’ailleurs quatre-
vingt cinq évêques. Enfin il fut enterré à S. Pierre
le quinzième de Mars, jour auquel l’églife Phonore Martyr.r. u.
entre les faims. Le faint fiége vacqua quinze jours. p S