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An. 67 g.
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avec lui Jean chantre de l’églifè de làint Pierre , &
abbé de làint Martin de Rome 5. ce que le pape lui
accorda.
Le pape Agathon chargea l’abbé Jean d’une
commiffion plus importante, qui étoit de s’informer
éxaébement quelle étoit la foi del’églife d’Angleterre
, & en faire fon rapport à- Rome.- Car le
pape vouloit connoître l’état de cette province auifi
bien que des autres, par rapport principalement à
l’herefie des Monothelites. L’abbé Jean emporta
avec lui les aéfes du concile tenu à Rome fous le-
pape iàint Martin. Quand il fut arrivé en Angle--
terre, il affifta à un concile que l’archevêque Théodore
aiTembla au fujet de cette même hereiie la dixième
année du roi Egfrid , le quinzième des calendes
d’Ocbobre , indiébion huitième« c’eft-à-dire
l’an ¿80. le dix-feptiéme de Septembre. Le lieu de
ce concile le nommoit Hetfela. L’églife d’Angleterre
y fit fa profeffion de foi , & déclara qu’elle
recevoit les cinq conciles généraux, & le concile du
pape faint Martin :anathematifant ceux qu’ils con-
damnoient, & recevant ceux qu’ilsreeevoient. On
donna à l’ahbéjean un exemplaire de ce concilepour
le porter à Rome. Lui de fon côté donna à tranferire
danslemonaftere de faint Benoît Bifcop le concile
du papedàint Martin«
Il y laififa par écrit l’ordre de la célébration des.
fêtes pour toute l’année, dont plufieurs prirent des-
copies : & y enfeigna de vive voix le chant Romain..
Les plus habiles chantres venoient l’entendre de
tous les monafteres dupais : & plufieurs l’invit oient
■ L .
L i v r e q.u a r a n t i e ’ m e .- 21
à venir chez eux. Enfin l’abbé Jean s’embarqua pour ~
retourner à Rome : mais peu de tems après qu’il eût N'* ^ ° *
paifé la mer, il tomba malade, & mourut. Ses amis
firent porter fon corps à faint Martin de Tours , où
il fut enterréhonorablement. Il y avoitpaiïe en venant
: car il avoit dévotion à ce làint, dont fon mo-
naftere de Rome portoit le nom. Les moines l’y
avoient reçu charitablement , l’avôienr prié d’y repayer
à fon retour, & lui avoient donné des per-
îbnnes pour l’aider dans fonvoyage. Sa mort n’empêcha
pas que laeonfeflion de foi des Anglois ne fût
portée àRome, & reçue avec grande làtisfacbion du
pape & de tous ceux qui la virent»-
Saint Benoît Bifcop orna fes deux monafteres
des images qu’il avoit apportées de Rome» Au fond r,M
de l’églife de làint Pierre, il mit celle de la Vierge , ¿a. p. I00ii.
& les douze Apôtres :-à la muraille méridionale les
hiftoires dé l’évangile, à la lèptentrionale les vifions
de l’Apoealyplè. Gar toutes ces. images étoient de
platte peinture. De forte que ceux- même qui ne là-
yoient’pas lire entrant dans cette églifotrouvoient
de tous côtez des objets agréables & utiles, voyant
.Jefiis-Chrift& fes Saints, &rappellanten leur mémoire
la grâce de fon incarnation, ou la terreur de
fon dernier jugement.. Ainilen parleBe.de qui avoir
ces peintures devant les yeux» BenoîtBifcop mit dans
le monafteredè S. Paul des images qui marquoient
la concprde de l’ancien & d u nouveau tettafnenn
Par exemple Ifaac portant le bois de fon làcrifice , &
Jeius-Chrift portant là-croix : le lèrpent d’airain, &-
Jefus-Chrift crucifié.