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liv.
41S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
*. en Dieu notre confiance , il le fera bien-tôt paroî-
763- tre, prions feulement. Après que George eut porté
trois jours le petit h ab it, faint ¿Etienne lui fit une
f. 47;. grande exhortation , lui coupa les cheveux , 8c le
revêtit de l’habit monaftique : mais trois autres
jours après cet impofteur quitta la montagne , 8c
vint au palais. L’empereur l’embraffa, & convoqua
pour le lendemain une aifemblée generale de tout
f. 474. le peuple dans le même théâtre. La foule y fut
telle qu’ils s’étouffoient, 8c l’empereur s’écria : Dieu
a exaucé mes prières, il m’a découvert celui que je
cherchois. Alors il fit paroître George devant le
peuple, qui le voïant en habit monaftique, s’écria
: Malheur au méchant t qu’il meure qu’il
meure :ce qu’ils entendoient d’Etienne. L’empereur
fit dépouiller George premièrement de l’épomi-
d e , ou fcapulaire, puis de la cuculle t & on les
**.».*, jetta parmi le peuple , qui les foula aux pieds. On
lui ôta enfuite l’analabc, ou'écharpe que les moines
portoient au co u , 8c qu’ils croifoîent fur la poitrine.
L’empereur la prit entre fes mains, & la tournoie
de tous côtez , demandant ce que ce pou-
voit être : un fenateur nommé Draconce répondit :
?-47î- Jettez-la, feigneur, c’eft un cordeau de fatan. Elle
fut auffi foulée aux pieds avec la ceinture. Enfuite
quatre hommes étendirent George par terre, &
Parant mis tout nud , lui renverferent un fceau
d’eau fur la tête , comme pour le purifier. Enfin
©n le revêtit d’un habit militaire : l’empereur lui
mit de fa main le baudrier avec l’épée, & le déclara
fon écuïer,,.
L i v r e q u a r a n t e -t r o i s i e ’me . 419
A uffitôt il envoïa au mont S. Auxence quan js
tiré de gens armez, qui difperferent les moines , A n . 763.
mirent le feu au monaftere & à l’églife , & les ré-
duifirent en cendre jufqu’aux fûndemens. Ils tirèrent
faint Etienne de fa caverne , 8c le menèrent à
la mer, le frappant à coups de bâton , le prenant à
la gorge,& lui déchirant les jambes dans des épines.
Ils lui crachoient au vifage, lui difoient des injures, . J7f<
8c lui infultoient en diverfes maniérés. Comme il
ne pouvoit marcher, ils le mirent dans une barque
&c le menèrent le long de la côte au monaftere de
Philippique, près de Chryfopolis, où ils renfermèr
e n t ,^ en avertirent l’empereur , qui publia une
défenfê d’approcher du mont S. Auxence, fous peine
de la vie.
Enfuite il fit venir cinq évêques, chefs des Ico- xxxv.
noclaftes, Theodofe d’Ephefe, Conftantin de Ni- àEtLnBe.enT0Iioe
comedie, Conftantin de Nacolie,Sifinnius Paftile,
8c Bafile Tricacabe avec le patrice Calhfte , Com-
boconon , premier fecretaire , & un autre officier
nommé Mafare , 8c les envoïa à Conftantin , patriarche
de C . P. pour aller tous enfemble au monaftere
de Chryfopolis. Mais le patriarche quicon-
noiifoit la vertu 8c la capacité de S. Etienne, refu- °
fa d’y aller. Ils portèrent avec eux la définition de
leur concile ; & étant arrivez au monaftere , ils fi f Sup. ». 7 . vita p.
rent leur priere à l’églife , puis ils s’affirent fur les 4y8’
degrez du bain, & mandèrent S. Etienne, qui vint
foutenu par deux hommes, avec les fers aux pieds.
Ce fpeétacle leur tira des larmes. Theodofe d’Ephefe
lui dit : Homme de Dieu , comment vous êtes-
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