
“ Mein, près de Maïence. Ce n’étoit encore alors
7^4 * qU’une maifon roïale, & le roi y avoit paffe 1 hyver
Ann. L/turesh. célébré la pâque. A ce concile aiïîlterent deux
évêques légats du pape , Theophylade & Etienne.
Le roi y fit lire l’écrit.en voie par Elipand & les évêques
d’Efpagne i & après qu’il eut été examiné,
les évêques du concile y répondirent amplement,
par une lettre fynodique , au nom de tous les eve--
ques de Germanie, de Gaule ôi d Aquitaine, adref-
fée à tous les évêques & les fideles d Efpaghe. Ils y-
p-ïo]'.. réfutent principalement les paffages des pères dont
les Efpagnols abufoient. Quant aux raifons tirées de
la liturgie d’Efpagne , &i attribuées à faint Ifidore,
faint ildefonfe Si faint Julien évêque de Tolede ,
les peres de Francfort ne fe mettent point en peine
p. îoji. de les expliquer : au contraire ils difent, que c eft
pour cette erreur qu’ils ont été livrez aux infidèles,
Si leur oppofent l’autorité de la liturgie Romaine
compofée par faint Grégoire. Il femble toutefois
que l’on peut donner un bon fens aux paroles de la
liturgie d’Efpagne| qui fe lifent encore dans le
meffel mofarabique. Il eft dit que Jefus-Chift a
■D'Afcenf. fou|fert par l’homme adoptif, Si qu’il eft remonté
au ciel après l’adoption de la chair,c’eft à-dire après
avoir pris la chair, Si fe l’être appropriée. En forte
qu ils ont emploie'les mots Latins d'adoptio &c adof>-
tivus pour ceux d’ajfumptio Si ajfumptus. La lettre
fynodique finit par une fimple exhortation, fans
menace d’ariathême.
Charles; écrivit auffi. une lettre en fon nom à Elipand
Si aux autte-s:;évêques d’Efpagne , où il dit
L i v r e q u a r A n t e - q u a t r i e ’ m e . éo;
entr’autres choies : Nous fommes fenfiblement touchez
de l’oppreffion que vous fouffrez entre les infidèles
: mais nous fommes bien plus affligez de l’erreur
qui regne chez vous. C ’eft ce qui nous a obligez
à faire affembler un concile de toutes les éghfes
de notre obéiffance , pour décider d’un commun-
accord ce que l’on doit croire de l’adoption de la
chair de Jefus- C h r ift, que vous avez foutenuë de
nouveau dans vos écrits. Nous avons confulté fur
ce fujet le faint fiege de Rome : nous avons fait venir
de Bretagne des hommes d o d e s , Si nous vous
envoïons les écrits de chacun. Le premier vous fera
voir le fentiment du pape , de l’églife Romaine &
des évêques de ces quartiers là. Le fécond contient
l ’avis des évêques des parties plus proches d’Italie,
avec Pierre archevêque de Milan & Paulin patriarche
de Frioul & d’Aquilée , car ils ont auffi affilié
à notre concile. Le troifiéme écrit montre la foi des
évêques de Germanie, de Gaule, d’Aquitaine &c de
Bretagne , & contient la réponfe à vos objedions.
Le quatrième eft le témoignage de mon confente-
inent aux dédiions de cesévêques,fuivant la prière
que vous m’avez faite dans la lettre particulière
que vous m’avez adreffiée , de ne me pas laiffier fur-
prendre aux opinions d’un petit nombre , mais de
m’attacher à la foi qui feroit appuïée par le plus de.
témoignages. C ’eft ce que je fais certainement, en
préférant cette fainte multitude à votre petit nombre.
Je me joins de tout mon coeur au faint fiege
apoftolique : j’embraife les anciennes traditions con-
fervées depuis la naiilance de l’éghfe , la dodrine
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