
A n . 6 19 .
Ap.Bonif. epift.
3 3*
Sup.liv. x x x i x * n.x 8.
Vitaper Othl.
lib. 1 . f . 9 ,epifi,
1 .
Greg-, tara. fnc.p.iw.
ipt H i s t o i r e E c c l b s i a s t k l ù i ;
deffous ion manceau une lettre ca ch e té e pour le pap
e , ôcuneauc re o u v e r te qui étoit une recom m an dation
g ene ra le à tous les C h ré tien s fu iv an t la c o u tume
, dont j ’ai marqué la fo rm u le en parlant de
M a r cu lfe ,le pape lui fit fign e de fe retirer; & aïant lu
à loifir le s le t tre s de 1 év êqu e D a n ie l , il eut plufieurs
confé rences a v e c O iiin f r id en a ttendant le tems
propre pour fon v o ïa g e , c ’e ft -à -d ire , le com m en ce m
en t de i’efté. A lo r s il lui donna des reliques qu’il
d em and o it a vec une com m iflion de prêcher 1 é v a n g
ile à toutes les nations infidèles ou il pourroit a rr iv
e r , les bap tifer fu iv an t l’ufage de l’ ég life R om a in e ,
& a v e r tir le p ape de ce qui lui feroit neceffaire pour
l’cxe cu tion de fa com m ilfio n . La L e ttre eft du q u in z
ièm e de M a i, la tro ifiém e année du regn e de l’empe
reu r Léon II. in d ié tio n ie con d e ; c 'e f t - à -d i r e ,
l ’an 719.
Avec cette IettreOüinfrid paffa d’abord en Lom-
bardie, où il fut reçù honorablement du roi Luita
prand. Enfuite il traverfa la Bavière, 8c vint en T u -
ringe, 8c commença à exercer fa commilfion. Il prêcha
aux grands 8c au peuple pour les ramener à la
connoiifancedela vraie religion altérée 8c prefque
éteinte par de faux doéleurs.Car bien qu’il y trouvât
des évêques 8c des prêtres zelez pour le fervice de
Dieu,il y en avoit d’autres qui s’étcient abandonnez
à l’incontinence,8c il fit fon polfiblepar fes exhortations
pour les ramener à une vie conforme aux canons.
Cependant ayant appris la mort de Ratbod roi
dçsFiifonSjileurune grande joye de voir la porte
ouverte en ce païs-là pour l’évangile ; ôc il y paffa
a u i f i io t
L i v r e q.u a e a n T e-u n i e ’m e . 193
aufîi-tôt pour feconder les travaux de iàint Villebrod
, fous la proteéfion du prince Charles, devenu
maître de la Frife. Il fit part de ces heureuiès nouvelles
àBugge ou Edburge abbellê dans le païs de Cant : la
priant en même tems de lui envoyer des a êtes des martyrs,
Dans fa réponiè , l’abbefiê le prie d’offrir des
meffes pour Famé d’un de fes parens , & lui envoyé
cinquante fous d’or 8c un tapis d’autel. Oiiinfrid travailla
trois ans en Frife avec iâint Villebrod, convertit
beaucoup de peuple, ruina des temples d’idoles 8c
bâtit des égliiès.
Saint Villebrod iè voyant fort âgé le choifit pour
fon fuccelTeur ; mais Oüinfrid s’en excuià ; & comme
le fàint évêque le prelïoit fortement, il lui dit enfin
que le pape l’avoit deftiné aux nations de la Germanie
orientale , & le pria de permettre qu’il exécutât fa
promeffe. Saint Villebrod y confentit & lui donna
fà benediéfion, Oüinfrid partit auffi-tôt 8c arriva;
dans la HeiTe à un lieu nommé Amanaburch ou O- nt, 7«
menbourg appartenant à deux frétés, qui portant
le nom de chrétiens exerçoient l’idolâtrie. Il les
convertit, & un grand nombre de peuple , 8c bâtit
un monaftere dans ce lieu que lui donnèrent les deux
feigneurs, Enfuite il s’avança aux confins de la Hefle
vers la Saxe off il convertit 8c baptiià plufieurs milliers
d’infideles.
En ce voyage Oüinfrid avoit avec lui un jeune xc**men«-
homme nommé Grégoire , qui fût un de iès prjnci- moet dc B * i-r- 1 ',1 T. 1 ■ I 11 ri Gtigoire du~ paux diiciples, 11 etoit François de noble race , nls nea.
d’Albericdontla mere Adele ou Adule étoit fille du
roi Dagobert II. Oüinfrid paflànt de Frife en Heife ar-
T om lX , Bb