
A n . 779.
Chr. M o i f .T e -
ta v . an. 7 7 4 .
Ann. Loifel.
Chr. Moi f . an.
78©.
XIV.
T in de f a in t S t u r m
e .
Eginh.
492. H i s t o i r e E c c l e si a s t i q j j e ?
décimes 6c des précaires , comme fous Pépin , mais
il eft défendu d en impofer de nouvelles.
Enfuite eft une ordonnance pour des prières publiques
6c des aumônes à caufe de la fecherefle & la
famine de cette année 779. Chaque évêque chantera
trois melles 6c trois pfeautiers ; & tous depuis
l’évêque jufqu’au laïque marié , jeûneront deux
jours de fuite. Chaque évêque , abbé , ou abbeffe
donnera en aumône une livre d’argent ou la valeur,
6c nourrira quatre pauvres jufqu’à la moiffon. Les
comtes de même 6c les autres à proportion;car on
diminue la taxe , félon les facultez.
Les Saxons furent encore vaincus cette année ,
6c les Veftfales, qui en faifoient une grande partie,
entièrement fournis. Les autres qui étoient au-delà
du Vefer, donnèrent des otages 6c firent des fer-
mens : l’année fui vante 780. le roi vint lui-même
regler les affaires de Saxe, 6c s’arrêta à la fource de
la Lippe , où il tint une affemblée ; puis il s’avança
vers l’Elbe, & plufieurs furent-baptifez au lieu nommé
Orahim, au-delà de la riviere Ohre. Il y eut
auffi un grand nombre de Vinides 6c de Frifons
baptifez. Alors le roi Charles voulant affermir la
religion en Saxe , diftribua le païs à des évêques,
des prêtres 6c des abbez, pour y habiter 6c y prêcher.
Toutefois les chofes n’étoient pas encore af-
fez tranquilles, pour fixer des fieges épifeopaux.
Dès le commencement de cette guerre, Charles
avoir envoie de faints prêtres, pour travailler à la
converfion des Saxons, qui en étoit le principal
motif. Les deux plus fameux font faintSturme abbé
L i v r e q u a r a n t e - q u a t r i e ’m e . 493
de Futde & faint Villehade. Depuis la mort defaint 5
Boniface, faint Sturme outre.le gouvernement de ‘ 7 7 9 '
fon monaftere, prêchoit auffiduëment, 6c étoit vo- s"f‘ 1 ”'4Α
lontiers écouté, S. Lulle archevêque de Mayence en rit*s.sturm.u,
eut de la peine -, 6c appuya trois faux freres, qui ac- t\X7,.
euferent faint Sturme auprès du roi Pépin, comme
s’il ne lui eût pas été fidele. Il fut envoyé en e x il,
&rappellé quelque temps après. Le roi lui rendit le
gouvernement de l’abbaïe de Fulde ,6c le déclara
exempt de lajurifdiôbionde l’archevêquede Mayence,
fuivant le privilège du pape Zacarie : enfor-
te qu’il n’y avoit point d’autre protcéàion que du
roi, Etant rétabli, il réforma les moines, qui s’é-
toientt relâchez pendant fon abfence, 6c fit des augmentations
confiderables à Î’églife 6c au monaftere.
Le roi Charles ayant fuccedé à fon pere, mit
l'abbé Sturme au nombre de fes plus intimes amis ,
6c lui conferva toujours fes bonnes grâces. Il l’en-
voïa en ambaffade vers Taflillon duc de Bavière,
fa patrie ; 6c le faint abbé affermit la paix entre-
eux pour plufieurs années. Le roi aïant commen-
céda guerre contre les Saxons, recommanda leur
converfion aux prières des ferviteurs de Dieu, marchant
contre les ennemis , mena dans fon armee
des évêques, des abbez 6c des prêtres, pour y travailler.
Il mit une grande partie du païs fous la
conduite defaint Sturme : qui s’appliqua à gagner
ce peuple à Dieu; prenant fon temps pour les exhorter
à quitter leurs idoles, abattre leurs temples s
6c bâtir des églifes.
Q.qq f i