
A N , 782.
X V I I I .
R e t r a i t e d e S .
Y i ll e h a d e .
Annal. P a ta v%
Loi fui. Tutti. Vit/t
S. V ille h. c. 6 . to.
4* Ben. p.
4 0 7 .
yoo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j i e .
venoit de naître, par l’archevêque Thomas, qui fut
auffi fon parrain.
L’année fuivante 781. les Saxons pouffez par Vi-
tiquind, fe revolterent encore , & perfecuterenc
ceux qui s’étoient convertis, mais principalement
les prêtres qui travailloient à leur inftrudtion. S. V il-
lehade fe fauva par mer & paffa en Frife : mais les
Saxons déchargèrent leur fureur fur fes difciples,&
tuerent le prêtre Folcard avec le comte Emming au
canton nommé Leri : Benjamin & Atreban en d’autres
lieux ;& Gervais avec fes compagnons à Brème.
Saint Villehade voïant qu’il étoit aloTs impoffible
de prêcher l’évangile en Saxe, paffa en Italie, & alla
à Rome faire fes prières au tombeau de S. Pierre,&
recommander à Dieu fon églife défolée, afin qu’elle
ne fût pas entièrement détruite. Il reçut beaucoup
de confolation du pape Adrien, & s’en retourna en
France. On raconte un miracle arrivé en ce voïage
d’une écuelle de bois dont il fe fervoit dans fes repas,
qui étant rompue fe trouva rejointe ;& ce fait
eft au moins une preuve de fa pauvreté. A fon
retour il fe retira dans le monaftere nommé alors
Efternach, aujourd’hui Epternach , au diocefe de
Treves, fondé par S. Villebrod. Là fesdifciplesdif-
perfez par la perfeeution s’étant raffemblez auprès
de lu i , il Les confola & les exhorta à la confiance.
Il paffa deux ans en folitude dans ce monaftere, s’occupant
à tranfcrire des livres, que les évêques fes
fucceffeurs gardèrent avec vénération, enrr’autres
des épitres de S. Paul.
La révolté de Vitiquind entraîna aufli la Frife::
L i v r e q u i a r à n t e - q u a t r i e ’m ë , j 0 i
Les Saxons y brûlèrent les églifes, en chafferent les
prêtres jufques à la riviere de Fiée , obligèrent les
Frifons à renoncer à Jefus C h r ill, &c à immoleraux
idoles,comme auparavant. Albericévêque d’Utredb
mourut dans le même temps ; & le prêtre Ludger
qui fe trouvoit alors à la tête de cette églife , fut
réduit à quitter le païs. Il en étoit natif & de race
noble, fon pere & fa mere étoientchrétiens ; &
fa mere avoit été confervée par un effet fingulier
de la providence. Elle avoit une aïeule païenne ,
qui irritée de ce que fon fils n’avoit que des filles,
ordonna que l’on fît mourir celle-ci avant qu’elle
eût têté ; car ces païens fuperftitieux croïoient permis
de faire mourir un enfant, pourvu qu’i l n’eût
pris encore aucune nourriture. Le domeftiquechargé
de cette exécution, voulut plonger l’enfant dans
un fceau d’eau la tête la première -, mais la petite
étendant fes bras contre le bord du fceau , réfifta
affez long-temps pour attirer la compaffion d’une
femme du voifinage , qui la p r it, l’emporta chefc
elle , & lui fit promptement avaller du miel, après
quoi il ne fut plus permis de la’faire mourir. Elle
fut mere de deux faints évêques Ludger & Hilde-
grin , & de plufieurs filles, meres de plufieurs autres
évêques.
Saint Ludger dès fon enfance pria fes parens de le
donner à inftruire à quelque homme de Dieu , &
ils le mirent fous la conduite de faint Grégoire d’U-
tredl, qui le voïant avancer dans la vertu, lui donna
l’habit, &c le mit dans fon monaftere Enfuite
il l’en voïa en Angleterre avec Aluber A n g lois , qui
R r r iij
A n . 782.
XIX.
C om m e n c em e n t
d e S . L u d g e r .
V i t a fancti Ludg,