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"7 | Apres qu’il en eut élevé en chaque païs, & qu’il
N- 7 7 9 - eue inffcruit & baptifé plufieurs Saxons, travaillant
pendant long temps à leur converfion avec fes prê-
Ann. HM. très : arriva leur révolte de l’an 778. où ils. réfo-
lurent d’envoyer de leur armée un détachement
d’hommes choifis, pour brûler le monaftere de
Fulde, & tuer les moines. Le faint abbél’aïant ap,
pris, les en avercit, & leur confeilla d’emporter le
corps de faint Boniface , & fe retirer à Hamelam-
r bourg : pour lui il fe fan va d’un autre côté. Les moi-
nés campoient deja hors du monaftere depuis qua-
tre jours autour des faintes reliques; quand ils apprirent
que les Saxons repouffez parles François,
s etoient retirez cnez eux. Ainfi ils retournèrent
avec jôye au monaftere.
Le roi Charles voulant affermir la foi dans le pai's,
obligea faint Sturme à demeurer quelque temps a
Erefbourg quoiqu’infirme & cafté de vieillcffe. Il
revint au monaftere accompagné d’un médecin du
r o i , pour le foiilager. Mais un breuvage qu’il lui
donna , augmenta tellement fon mal ., qu’il fe vit à
l’extrémité. Il fit fon'ner toutes les cloches, & af-
fembler toute la communauté, afin de prier pour
lui ; '& après les avoir exhortez à perfeverer dans
Ann.tM. l’obfervance régulière, il mourut l’an 775. le dix-
féptiéme de Décembre, & eut Baugulfe pour fuc-
cefteur. Sa vie fut écrite par faint Eigile quatrième
abbé dii 'même monaftere.
co1?m3ÎcV;m e A S- Vitlehade autre apôtre des Saxons, étoitun
de faint vuichadc. pretre Angloïs natif de Northumbre ; qui touché
d un grand defir de travailler a la converfion des
L i v r e q j i à r a n t e - p u a t r i e ’m e , 4 9 y
Frifons & des Saxons; & aïant obtenu la permiflion------
de fon roi nommé Alcret & des évêques, paffa en A N>
Frife vers l’an 770. &c s’arrêtaau lieu mêmeoùfaint
Boniface avoir fouffett le martyre II y fut très-bien Sup. Lib
reçu par les nouveaux chrétiens, ik demeura lono-- 2°'
temps avec eux ; plufieurs noblesjluidonnoient leurs
enfans à inftriiire ; & il rappella à la foi catholique
plufieurs qui étoient tombez dans l'erreur. Il paffa
la riviere de Lovequeou Lauvers, ôc s'avança pour
prêcher aux Frifons payens. Quelques-uns voûtaient
le faire mourir, comme un impie qui par-
loit contre les dieux ; d autres plus raifonnables leur
dirent : Nous volons que cet homme n’eft coupable
d’aucun crime , & nous ne fçavons fi la religion
qu’il nous prêche ne vient point de Dieu. Tirons au
fo r t , pour voir fi nous devons lé faire mourir, ou
le renvoïer. Dieu conduisit le fort de telle maniéré
qu’il lui fut favorable , & les. barbares aïant tenu
çonfeil, le laifferent aller.
Delà il vint à Drente , où il convertit & baptifà
plufieurs payens. La religion faifant du progrès,,
quelques-uns de fes difcipies commencèrent à abattre
des temples, dequoi les infidèles étant irritez y
vouloiem les exterminer. Ils chargèrent Viliehad.e
a coups de bâton ; & l’un d’eux lui voulut couper'
la tete ; mais lepée , fans lui faire aucun mal, cou-
pa feulement la courroye d’un reliquaire qu’il por-
toit pendu a fon cou. Les barbares étonnez de'
cette mei veille le laifferent aller avec fes.compas
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4. a ci. B,
gnons.
Le roi Charles aïant oui parler de lu i, le fit ve