
J 4 S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
jj dieux, à Dieu ne plaife ; mais comme les ferviteurs
^ ^es amis Dieu, qui ont grand crédit auprès
de lu i , & qui le prient pour nous. Nous faifons
auffi des images de Dieu : c’eft-à-dire de J. C . non
en tant que Dieu,car Dieu eftefprit &c fans figurer
mais depuis qu’il s’eft fait homme pour nous, nous
reprefentons fon humanité. Soit dit le pai'en ; mais
que dîtes-vous des anges que vous peignez comme
des hommes ? Le faint répond, entr’autres chofes r
Nous les peignons en figure humaine , parce qu’ils
ont fouvent ainfi apparu à ceux à qui Dieu les a
envoïez.
On lut enfuite l’extrait d’une difpute entre un
Juif & un chrétien : où le Juif déjà converti, dit
qu’il eft fcandalifé de ce que les chrétiens adorent
des images, contre la défenfe de l’écriture. Le chrétien
repond : L’écriture nous défend d’adorer un
Dieu nouveau, & d’adorer une image comme Dieu.
Les images que vous voïez chez nous, fervent à
nous faire fouvenir de l’Incarnation de J. C. en re-
prefentant fon vifage. Celles des faints nous repre-
fentent leurs combats contre le démon, & leurs
viétoires. En les adorant nous invoquons Dieu ,
&-nous difons : Beni foïez-vous, Dieu de ce faint,
& de tous les faints, qui leur avez donné la patience
, & les avez rendus dignes de votre roïaume : faites
nous participans de leur gloire, & nousfauvez
par leurs prières. Au refte, Moyfe lui-même a fait
faire des figures en relief, fçavoir les deux chérubins
de l’arche & le ferpent d’airain.
**. On lut un paifage d’un livre apocryphe intitulé
L I V R E QU A R A N TE-QU ATR I e’m E. J4 J?
les voïages des apôtres, où il eft dit qu’un nommé
Lycomede aïant fait faire le portrait de faint Jean,
le mit dans fa chambre , le couronna de fleurs, &
mit devant des lampes. & des autels. Ce que faint
Jean trouva fort mauvais , comme étant un refte
d’idolâtrie. Enfuite il faifoit dire à faint Jean, que
Jefus-Chriftn’avoit point un vrai corps; & que tandis
que les Juifs croïoient le voir en croix, il étoit
au-deffùs d’une croix de lumière,& n’avoit aucune
figure. C ’eft apparemment ce même livre qui eft
nommé le voïage de faint Jean, dans la fynopfe
attribuée à faint Athanafe : le concile le rejetta avec
horreur, comme contraire à l’évangile. Conftantin
de Chypre dit : Le faux concile s’eft fondé fur ce
livre. "Grégoire de Neocefarée dit : On y rapporta
l ’hiftoire de Lycomede. Petronax commiffaire de
l’empereur demanda fi on lifoit les livres mêmes
dans le faux concile : Grégoire de Neocefarée &
Theodofe d’Amorium répondirent , en prenant
Dieu à témoin, qu’on n’y lifoit que fut des feuilles
volantes. Le concile défendit, que perfonne
tranferivît ce prétendu itinéraire des apôtres, & le
condamna au feu.
Le patriarche Taraife dit : Les ennemis des ima-
'ges ont cité Eufebe dans fa lettre à Conftantia femme
de Licinius : voïons donc de quelle opinion
eft Eufebe. On lût quelques paffages d’Eufebe de
Pamphile , où il parle en Arien ; & un d’ Antipa-
ter évêque de Bofre, où il convient qu’Eufebe étoit
homme de grande leéture ; mais il foutient qu’il
netoit pas exaél dans le dogme. On lût deux paf-
Z z z iij
A n . 787.
4. oa.
t'359-
Àp. Â than. ta. éi
p. ic i.
p. 3 *1 ;
Sup. ». 31 , conft
p. zjo.
V. fup. /. xii. ». Sï
t. 367.