
A n . 784
Conc. 7 . ait. 1. p.
V -
Thecph. an. j . p.
5S6.
Theoph. p. 587»
tom. 7 . ^.34.
C o r . i x .
' le patriarche Paul mourut en paix , fort regreté de
l’imperatrice & de tous les gens de bien, car c’étoit
un homme venerable,dont les aumônes étoientirn-
menfes,& en qui la princeffc avoit une confia’nce fin-
guliere.
Alors elle aifeinbla fon confeil,oùelleappelIa des
hommes veifez dans les affaires ecclefiaftiqucs , &
après avoir invoqué J. C. elle délibéra avec eux pour
chercher un fujet propre à remplir le fiege de C . P,
Ils nommèrent tout d’une VoixTaraifefecretaire de
l’empereur. L’imperatrice le fit appeller : mais il re-
fufa &c expliqua fes raifons. Enfin l’imperatrice af-
fembla tout le peuple dansle palais nommé Magnau-
re j & dit : Vous fçavez, mes freres, ce qu’a fait le
patriarche Paul : s’il vivoit encore, nous ne fouffri-
rions pas qu’il quittât fa chaire, quoiqu’il-eût pris
l’habit monaftique : mais puifqu’il a plu à Dieu de
le retirer de ce monde, cherchons tin homme qui
puiife être notre pafteur , & fortifier l’églife par fes
inftru&ions. Ils dirent tout d’une voix : Il n’en faut
point d’autre que lefecretaireTaraife. Nous l’avons
auffi choifi, dit l’imperatrice, mais il le refufe : qu’il
dife pourquoi il ne reçoit pas notre fuffrage & le vôtre.
Taraifeexpofa publiquement fes excufes,& dit:
Je crains de me rendre fi facilement à votre
choix. Car fi fainr Paul inftruit dans le c ie l, après
avoir porté le nom de Dieu devant les peuples & les
rois, craignait encore d’être réprouvé : moi oui
jufqu’ici ai vécu dans le monde au nombre des;
laïques, & fervant dans les charges du palais:
L i v r e q j j a r a n t h- q v a t r i e ’ î i e . J17
comment puis-jeainfi fans préparation monter à la -------------
dignité facerdotale ? c’eft une entreptife bien terri- A N. 784,
ble ; mais voici le principal fujet de ma crainte. Je
vois l’églife divifée en Orient, nous parlons différemment
les uns des autres, & plufieurs. fonti d’ac-
cord avec l’Occident, qui nous ânathematife tous
lès jours. C ’eft une terrible chofe que l’anathême ,
qui chaiîe du roïaume des deu x , & mene dans les
tenabres extérieures. Rien n’eft fi agréable à Dieu
que l’union, qui nous fait une feule églife catholique
, comme nous confeffons dans le fymbole. Je
demande.donc, mes freres, ce que je crois que vous
defirez auffi., fçaehant que vous avez tous la crainte
de Dieu : je demande ,que l’empereur & l’imperatrice
aflcmblcnt un concile oecuménique, afin que nous
nefoïons qu’un corps fous un ie u lch e f, qui eft
Jefus-Chrift. Si l’empereur & l’imperatrice m’accordent
cette demande, je me foumets à leurs ordres
& à votre fuffrage : finon il m’eft impoffible d’y
confentir , pour ne me pas rendre condamnable au
jour du jugement, dont ni empereur , ni évêque,
ni magiftrats, ni multitude d’hommes, ne pourra
me délivrer. Rendez-moi,mes freres, telle réponfe
qu’ il vous plaira.
Ce difeours deTaraife fut écouté de tout le
peuple avec grand plaifir, & tous confentirent au
concile,exceptéquelque peu de perfonnes déraisonnables,
qui vouloientle différer. Taraife fut donc ordonné
patriarche de C . P. le jour de Noël vingt-cin- rit, p„ lgn 1?:
quiéme de Décembre, indiéfion huitième la même ,om'p
année 784. Il étbit de race patricienne , fonpere
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