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XLV-
F o n d a t io n d u
m o n a f te r e d ,e F u l-
dc.
32.S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
monaftere. Ce que perfonne , ajoûta t ’il n’a encore
entrepris dans la partie orientale de votre roïaume.
Carloman le lui accorda volontiers avec Pétenduë
de quatre mille pas tout a 1 entour ; &c en fit expédier
une lettre de donation. Il aifembla même tous
les nobles du païs,& leurperfuada de donner chacun
ce qu’ils avoient dans le lieu deftiné au monaftere.
S. Sturme en commença donc avec fept autres
moines l’établiiTemenr la neuvième année après la
fondation d’Hirsfeld, qui eft lan 7 4 4 ' indnftion
douzième, le douzième jour du premier mois,c’eft-
à-dire de Nlars. Au bout de deux mois S. Boniface
y vint lui-même avec quantité d’ouvriers, qui aidèrent
aux moines a défricher le lieu, & a bâtir
l’églife ; car ils travailloient de leurs mains, & fe
fervoient eux-mêmes. Lefaint le retiroit pour prier
fur une montagne voifine, que 1 on appelloit pour
ce fujet Mont-l'évêque. il revint l’année fui vante ,
donna aux moines plufieurs inftruétions fur leur
maniéré de viv re, & les fit convenir de n’ufer ni
de vin , ni d’aucuneboiffon forte , mais feulement
de petitebierre. Illeur donna S.Sturme pour abbé,
& continua tant qu’il pût de les vifiter tous les ans.
Le monaftere prit le nom de la riviere de Fulde fur
laquelle il étoit bâti.
On y fuivoit la réglé de S. Benoît, & pour la
la mieux obferver, les moines s’aviferent d’envoïer
aux grands monafteres apprendre leurs pratiques ;
&c S. Boniface chargea S. Sturme de cette com-
miffion. Il partit avec deux freresla qûatriéme année
après la fondation du monaftere, ceft-a-dire
l’an
L i v r e q u a r a n t e -d e u x i e ’m e .
l’an 747 . alla à Rome, vifita tous les monafteres
d’Italie , entr’autres le Mont-Caflin, & emploïa un
an entier à ce voïage. A fon retour il forma fa corn- vitafma.Li,i.c.
munauté de Fulde fur ce qu’il avoit appris dès ob- * ^
fervances les plus parfaites. Le monaftere croiifoit
de jour en jour, plufieurs s’y donnoient avec leurs
biens, & c la réputation s’étendoit de tous côtez aux
monafteres éloignez. S. Sturme eut la confolation vh«s.Greg.Tr«j.
d y voir environ quatre cens moines, fans compter ”■ l° n«-
les novices & d’autres perfonnes moins confidera-
bles, donc le nombre étoit très-grand.
S. Boniface fonda aulïi en Germanie des mo- x lv i
nafteres de filles : en quoi il fut principalement aidé Saîn.eLiobe, &c.
par fainte Liobe Angloife & c fa parente. Dèsfapre- V it a to 4 . aci.
miere jeuneiïe elle fut confacrée à Dieu, & mife ^
dans le monaftere de Vinburn fous la conduits de
1 abbeffeTetta. Elles’appliquoitau travail des mains,
mais encore plus à la leéture , en forte qu’elle devint
fçavante jufques à faire des verslatins,dont elle
apprit 1 art d’une fainte fille nommée Edburge. Elle
le dit dans une lettre a S. Boniface qui commence *p«<iBamf.,f.
ainfi : Je vous prie de vous fouvenir de l’amitié que 36
vous portiez à mon pere,qui eft mort il y a huit ans,
&c de prier Dieu pour fon ame, & pour ma mere votre
parente, qui vit encore accablée d’une longue
maladie. Il n y a perfonne de fa famille en qui j’aïe
tant d efperance qu’en vous. Je vous envoie ce petit
prefent pour vous faire fouvenir de moi malgré
la diftance des lieux. C ’eft que S. Boniface étoit
dès-lors en fa million de Germanie, d’où il lui écri- ef.fi.
vitaufil Sc aux autres religieufes du même monafte-
Tomc IX . T t