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A n, 709.
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158 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
bliffement du faint évêque. Alors Bertefrid dit aü
nom du jeune roi : La volonté du roi Sc des fei-
gneurs, eft que nous obéïffions en tout aux ordres
du faint fiége Sc du roi Alfrid -, car quand
nous étions affiegez à Bebambourg Sc réduits à l’ex-
tremité, nous fîmes voeu d’executer cet ordre du
pape fi Dieu accordoit à notre jeune prince le
royaume de fon pere. Aufli-tôt les coeurs des ennemis
furent changez, ils traitèrent avec nous, 8c
nous fûmes délivrez. Après ce difcours, les évêques
confulterent cntr’eux , Se la conclufion du concile
fut que tous les évêques , le roi Se les feigneurs
feroient de bonne foi la paix avecl’évêqu eV ilfrid,
Se lui rendroient fes deux monafteres de Ripon SC
d’Hagulftad, avec tous leurs revenus. Ils s’embraf-
ferent tous, communièrent enfemble; 8e après
avoir rendu grâces à Dieu, ils fe retirèrent chacun
chez-eux.
Quelque tems après faint Vilfrid tomba malade
à Hagulftad comme il l'avoir été à Meaux Se encore
plus violemment. Tous les abbez Se les anachorètes
du pays y accoururent, Se fe mirent en prières
avec les moines du lieu, & demandèrent à Dieu de
lui rendre la connoiiTance & la parole, afin qu’il pût
donner ordre à fes maifons Se partager fes biens : ils
furent exaucez, le faint évêque revint enfanté, Sc
vécut encore un an Sc demi. Peu de tems avant fa.
mort étant à Ripon en prefence de deux abbez 8c
huit moines de fes plus confidens, il fit ouvrir fon
tréfor parcelui qui en gardoit les clefs, Se tirer devant
eux tout ce qu’il yayoit d’or,d’argent8e de pierreries.
I l V R Ï Q U A R A N T E u n i e ’ m e . 1 59
Se en fit quatre parts. La première pour les églifes “ “
de fainte Marie Se de faint P.aul de Rome, la fe- * 7 9*
c o n d e pour les pauvres, la troifiéme pour les prévôts
de fes deux monafteres de Ripon 8e d’Haguif-
ta d , afin qu’ils eulfent de quoi faire des prefens
aux rois Seaux éyêques : la- quatrième pour être
partagée à ceux qui l’avoient fuivi dans fes voyages.
Enfuite, il établit le prêtre Tatbert fon parent prévôt
à Ripon, car il en étoit toûjours abbé. Ayant
ainfi réglé fes affaires il paifa dans le païs des Mer-
ciens à la priere du roi Coenred qui vouloir pren- H
dre fes avis pour le règlement de fa v ie , les abbez
du païs vouloient auffi l’entretenir fur l’état des monafteres
qu’il y avoit établis. Après les avoir vifitez tI>
&ç fait des liberalitez de terres ou d’argent comptant
, il vint au monaftere d’O undle, aujourd’hui
dans le comté de Nortamton où il tomba malade de
fa derniere maladie. Peu de tems auparavant en
marchant à cheval avec le prêtre Tatbert il lui
avoit raconté toutes les a&ions de fa vie , comme
prévoyant fa mort : c’étoit une efpeçe de confef-
fion qui fe pratiquoit quelquefois par humilité ,
différente de la confeifion facramentale. Etant donc
tombé malade en ce lieu, il donna fa benediéfion à
fes difciples, St mourut le vingt-quatrième d’Avril
709. la quatrième année du regne d’Ofred en Nor- •
thumbre. Il étoit âgé de foixante Si feize ans, Si en
avoit paffé quarante cinq dans l’épifcopat. Son
corps fut reporté à Ripon revêtu d’habits facerdo-
taux, Sc Tatbert abbé de ce monaftere fit célébrer
tous les jours pour lui une méfie particulière ,