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& les autres places de l’cxarcat. Mais le roi étant engagé
par la donation qu’il avoit faite à Quiercy, répondit,
qu’il ne fouffriroit en aucune maniéré que
ces places fuffent aliénées de la puiiTance de faine
Pierre & du droit de l’églife Romaine : affurant même
avec ferment , que ce n’étoit pour la confidera-
tion d’aucun homme qu’il s’étoit expofé à tant de
combats ,• mais pour Pamour de S. Pierre & le pardon
de fes pechez , & que quelques tréfors qu’on
lui pût offrir, on ne lui perfuaderoic jamais d’ôter
à S. Pierre ce qu’il lui avoit donné.
Après cette réponfe, il envoïa l’ambaffadeur de
l’empereur à Rome par un autre chemin, Si prefla
tellement le fiege de Pavie, que le roi des Lombards
lui demanda quartier , Si promit d’executer
le traité de l’année précédente , & de rendre toutes
les places. Le roi en fit une donation à faint Pierre,
à l’églife Romaine Si à tous les papes à perpétuité -r
Si elle fut gardée dans les archives de cette églife-
Pour lui il retourna en France, lardant la commif-
fion de retirer les places à l’abbé Fulrad fon confeil-
ler ,. qui fe rendit à Ravenne avec des députez du
roi Aftolfe , Si enfuite dans toutes les villes de la
Pentapole Si de l’Emilie , dont il emporta les clefs
à Rome, Si les pofa avec la donation du roi Pépin
lur la confeffion de faint Pierre. Il mitainfi le pape
en poifeffion de toutes ces villes au nombre de vingt-
deux : fçavoir Ravenne, Rimini, Pefaro, Fano, Ce-
fène, Sinigaïlle, Jefi, Forlïmpopoli>, Forli, Caftro-
caro., Monte-Feltro, Acerragio, que l’on ne conçoit
plus, Mont-Lucari, que l’on croit être Nocera,
L i v r e q u a r a n t e -t r o i s i e ’m e . 387
Serravale,S. Marigni, Bobio, Urb in, Caglio, Luc-
coli prèsde Gandiano, Eugubio, Comacchio Si
Narni. C ’eft le dénombrement qu’en fait Anaftafe.
Et voilà le premier fondement de la feigneurie temporelle
de l’églife Romaine.
S. Boniface archevêque de Maïence aïànt appris xix.
l’éleétion du pape Etienne II. lui écrivit pour lui
demander la communion du faint fiége, fes avis Si
fa proteétion, à l’exemple de fes troisprédecelfeurs,
les deux Gregoires &Zaêarie. Il dit qu’il y atrente-
fix ans qu’il eil légat du faint fiege : ce qui marque
l’an 754. à compter depuis l’an 718. Il ajoute : Je
vous- prie de ne pas trouver mauvais que j’aïe en- *«>• *-•*«• *• h»
vo’ié fi tard vers vous. J’ai été occupé à réparer plus
de trente églifes, que les païens nous ont brûlées.
Quelque temps après S Boniface écrivit encore cfiji.,7.sup.i.
au pape Etienne en ces termes : Du temps du pape
Sergius un prêtre d’une grande vertu nommé Vil-
lebrod autrement Clement étant venu à Rome, le
pape l’ordonna évêque, & l’envoïa prêcher la nation
païenne des Frifons. Il en convertit la plus
grande partie pendant cinquante ans qu’ify prêcha, 4
ruina les temples des idoles, bâtit des églifes : une
entr’autres en l’honneur de S. Sauveur, dont il fit
fon fiége épifcopal dans la ville d’Utreét. Il y demeura
jufqu’à une extrême vieillefl’e , fubftitua un
evêque à fa place & finit en paix. Carloman prince
des François me recommanda l’églife d’Utreét,pour
y ordonner un évêque t ce que je fis. Maintenant
ïévêque de Cologne foutient que ce fiége lui ap-
C c c ij