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360 H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q u e .
. *v- Après La mort du pape Zacarie, tout le peuple
E tie n n e fé c o n d / t i • c i a / f * g>ape. élut pour lui lucceder un pretre nomme htienne
^ je m|t en pofTeflion palais patriarcal de Latran,
mais le troifiéme jour à fon réveil s’étant aifis pour
regler Tes affaires domeftiques, tout d’un coup il
perdit la parole 8c la connoiffance, 8c mourut le
lendemain. Comme il n’avoir point été facré, on
ne le compte point entre les papes
Enfuite tout le peuple s’affembla dans l’égliie de
fainte Marie majeure, où après avoir imploré la
mifericorde de Dieu 8c le fecours de la fainte Vierg
e , ils élurent tout d’une yoix un diacre auffi nommé
Etienne fécond du nom. Il étoit Romain de
naiffance fils de Conftanrin, qui le laiffa en bas âge,
mais il fut élevé dans le palais de Latran près des
papes, & ils le firent paffer par tous les ordres eccle-
iïaftiques jufques au diaconat. Après fon élection on
le porta félon la coutume à l’églife de Latran : on
le mit en poffeifion du palais patriarcal, & il tint le
faint fiege cinq ans & vingt huit jours. Il aimoit
l ’églife, confervoit les traditions avec une grande
fermeté, préchoit avec force la parole de Dieu, 8c
étoit toujours prêt à fecourir les pauvres, 8c aflîfter
les veuves £c les orphelins. Dès le commencement
de fon pontificat il rétablit dans Rome quatre anciens
hôpitaux abandonnez depuis long-temps, &
en fonda un cinquième pour cent pauvres. lien fit
deux hors de Rome près l’églife de S. Pierre, y donna
de grands biens, 8c les unit à perpétuité aux deux
diaconies de la fainte Vierge & de S. Sylveftre qui
gtoicnt au ypifinage.
Cependant
L i v r e q u a r a n t e -t r o i s i e ’m h . j é i
Cependant Aftolfe roi des Lombards profitant
de la foibleffe des Grecs affiegea Ravenne , & la
prit. L’exarque Eutychius s’enfuit en Grece ; 8c l’e-
xarcat finit ainfi en Italie après avoir duré environ
cent quatre-vingt ans, depuis Longin établi fous sup.iîv. xxxir.
Juftin le jeune. Aftolfe pouffant fa conquête atta- ” 10-
qua enfuite la duché de Rome ; ce qui obligea le
pape Etienne à lui envoïer le troifiéme mois.de fon
pontificat le diacre Paul fon frere avec Ambroife
primicier, chargez de grands prefens pour traiter
de la paix qu’ils lui firent promettre pour quarante
ans. Mais il la rompit au bout d’environ quatre
mois : & fit de grandes menaces contre le pape 8c
le peuple Romain,voulant fe rendre maître de toute
la province, 8c charger la ville d’un tribut annuel
d’un fou d’or par tête. Le pape lui envoïa lesabbez
de faint Vincent près du Vulturne , 8c de faint Benoit
du mont- Caflin, pour lui demander la confer-
vation delà paix :mais Aftolfe fans même les écoûter,
les renvoïa avec mépris à leurs monafteres :
leur fâifant promettre de ne pas retourner au pape,
qui l’aïant appris eut recours à Dieu fuivant fa coutume.
La reine Gifeltrude femme d’Aftolfe avoit un
frere nommé Anfelme , qui après avoir été duc de Monafare de
Frioul quitta le monde, 8c l’an 7/0. fonda le mona- .
ftere deFanan à feptlieuës ou vingt-deux milles de to. y . init.
Modene par la libéralité d u roi fon beau-frere. Après
qu Anfelme y eut demeuré quelque temps, le roi lui
donna encore- la terre de Nonantule à deux lieues
de Modene, qu’Anfelme 8c fes moines défrichèrent
Tome IX . Z z