
4«<i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
> tifa le concile tenu en Grece depuis peu contre les
lG$' images. Le concile de Rome étant fin i, le pape ,
tous les évêques, le cierge Si le peuple allèrent en
procelïïon à faint Pierre, nuds pieds, & en chantant.
Léon fcriniaire ou fecretaire monta fur 1 am-
bon Si lut les aétes du concile à haute voix : trois
évêques Italiens y montèrent auffi, & prononcèrent
anathême contre les'franfgreffeurs des décrets de ce
concile.
ixvm. , Quelque temps après Sergius archevêque de-Ra-
venne mourut, & Michel icriniaire de la même
Anuft. églife , qui n’étoit point dans.les ordres farcez, s en
alla à Rimini .trouver le duc Maurice, qui affembla
des troupes, Si de l avis de Didier roi des Lombards,
vint à Ravenne, fit élire Michel par force, & le mit
en poffeifion. L’archidiacre Léon avoit été canoniquement
élu archevêque de Ravenne : mais Maurice
l’emmena à R im in i, & le mit dans une etrone
prifon. Enfuite Michel, Maurice Si les magiftrats
de Ravenne envoïercnt au pape mienne, le priant
de confacrer Michel, Si lui offrant pour cet effet
de grands prefens. Mais le pape refufa conftam-
ment d’ordonner évêque un homme qui n avoit aucun
degré du facerdoce.
Au contraire il lui écrivit plufieurs fois j pour
lui perfuader d’abandonner cette injufte prétention :
mais Michel, loin de le cou te r , donna au roi Didier
de grands prefens ; Si par fa proteétion, fe
maintint dans fon ufurpation pendant plus d une
année , diffipant les biens de cette èglifé, qu’il re-
duifit à une grande pauvreté. Enfin le pape toujours
L i v r e q u a r a n t e - t r o i s i e ’m e . 4 6 7
ferme dans fon refus, envoïa à Ravenne des nonces
avec les ambaifadeurs du roi Charles, qui étoient à
Rome, & ils agirent fi puiifamment fur les habi-
tans, qu’ils s’élevèrent contre Michel, le chaiTe-
rent honteufement de l’évêché , Si l’envoïerent a
Rome, chargé de fers. Au contraire les évêques &
le clergé de Ravenne amenèrent à Rome l’archidiacre
Léon élu canoniquement, Si il fut confacré par
le pape.
Cependant le pape aïant appris que la reine Ber-
the vouloit marier un des rois de France fes fils à Er-
mengarde fille du roi Didier, Si leur foeur Gifelleau
fils du même roi ; écrivit aux deux rois de France,
pour les en détourner. Il leur reprefente cette pro-
pofition comme une tentation du démon très-dan-
gereufe , Si les Lombards comme une nation mé-
prifable, perfide, infeéte, qui ne produit que des
lépreux : indigne d’être alliée avec l’illuftre nation
des François, Si la noble famille roïale. Il ajoure :
Vous êtes déjà engagé par la volonté de Dieu , &:
l’ordre de votre pere, en des mariages légitimes
avec des femmes de votre nation , que vous devez
aimer, Si qu’il ne vous eft' pas permis de quitter
pour en époufer d’autres. Souvenez-vous que le roi
votre pere a promis en votre nom, que vous demeureriez
fermes dans la fidélité à la fainte églife, l’o-
beiflance Si l’amitié des papes, Si que vous avez renouvelle
les mêmes promeifès par vos lettres. Il les
conjure enfuite au nom de faint Pierre, par le jugement
de Dieu , Si tout ce qu’il y a de plus faint,
de ne point faire ces mariages -, mais de réfifter aux
N n n ij
L I X .
Le papeé rit contrôles
Lombards.
Cod. C * r .ep .