
A n . 787.
Sup. I. s x x i x . » .
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X L I I .
T r o i f iém e v o ï a g e
d e C h a r le s à R o m
e .
A n n . Lotfel. 7.8 6.
Laurefch. dpi
Ce in t. an. .787.
Don. Lud. an.
7?7-
dinn. Lotfel. 7 8 7 .
gfag H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
langue Teutonique , afin que tout le monde les
entendît. Ils promirent tous de le? obferver, 8c
y fouferivirent : Premièrement l’archevêque Jam-
b e r t , puis le roi Offa, treize évêques, quatre ab-
bez , trois ducs 8c un comte. Ainfi ces deux conciles
tinrent lieu d’un concile général detoute l’Angleterre.
Les légats en rendirent compte au pape
Adrien par une lettre où ils infèrent les canons.
Ils y difent,que depuisfaint Auguftin on n’a point
envoie en Angleterre d’évêque Romain q.u’eux.
Ce qui fait voir qu’ils ne connoilfent pas la mif-
fion de faint Théodore,
Le roi Charles cependant étoitvenu pourlatroi-
fiçme fois en Italie, où il avoir paifé l’hyver. De
Rome il alla à Capouë , pour réduire à fon obéïf-
fance Arigife duc de Benevent le reçut à corn-
pofition, voulantéviter la ruiner des évêchez &c des
monafteres. En ce voïage il accorda des privilèges
àplufieurs églifes; fçavoirau monaftere de faint
Vincent près du Vulttirne, à celui du Mont-Caf-
fin , & à la cathédrale de Benevent.. Il revint à
R om e , 8c célébra avec le pape la fête de Pâque,
qui fut le huitième d’Avril cette année 787. Il
ajouta à la donation qu’il avoit faite au pape, les
villes qu’il venoit de prendre, fur le duc de Bene-
yent : fçavoir Sora , A rce s , A quin, Arpi ,Thçano
8c Capouë.
Taffillon duc de Bavière envoïa à Rome un
évêque 8c un abbé, prier le pape de faire fa paix
avec le ro i, juftement irrité contre lui. Le roi à
la priere du pape s’y accorda | mais les ambailadeurs
L i v r e q u a r a n t e -q u a t r i e ’m e . j ep
deurs de Taffillondeclarerent qu’ils n’avoient point '
de pouvoir pour regler les conditions du traité ; A N> 7 ^7-
&c le pape mal content de ce procédé, prononça
anathême contre Taffillon & fes complices, s’il
ne tenoit les fermens qu’il avoit faits au ro i, 8c
déclara qu’en ce cas le roi 8c fon armée ne feroient
coupables d’aucun péché , pour les homicides,
les incendies 8c les autres maux qui arriveroient
en Bavière. C ’eft la première fois que j’aïe ob-
fervé, où un pape ait prononcé fur la jufticë d’une
guerre.
Pendant les fêtes de pâques il s’émut une dif- ntaperu.r:
pute entre les chantres Romains 8c les Gaulois. *nic1'
Ceux-ci prétendoient que leur chant étoit plus
beau : les Romains foutenoient qu’ils l’avoient
confervé tel que faint Grégoire l’avoit enfeigné :
& que les Gaulois l’a voient corrompu. La difpute
étant venue devant le r o i , les Gaulois fiers de fa
proteétion chargeoient de reproches les Romains,
qui au contraire fe fiant à leur capacité & à l’autorité
de faint Grégoire , les traitoient d’ignorans & de
ruftiques, La difpute ne finiifant point, le roi dit
à fes chantres : Dites-moi quel eft le plus pur de la
fource ou des ruiffieaux ? Ils convinrent que c’étoit
la fource. Et il reprit : Retournez donc à la fôürce
de faint Grégoire : car il eft clair que vous avez corrompu
le chant eccleiîaftique. Alors il demanda des
chantres au pape, qui lui donna Théodore 8c Benoît,
avec des antiphoniers de S. Grégoire, que le
pape Adrien lui-même avoit notez à la Romaine.
Tome I X . C c c c