
3fo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . :
à leurs fantaifies, fans reconnoître d’éyêques : au
contraire le peuple lesloutient contre les évêques,
de peur qu’ils ne repriment leurs moeurs criminelles.
Ils aflemblent à part le peuple qui les approuve
dans des lieux champêtres Si des maifons des paï-
fans | où ils fe puiflent cacher. Ils ne prêchent point
aux païens la foi catholique , Si ne la fçavent pas
eux-mêmes. Ilsn’enfeignent pasaux catecumenesles
paroles folemrielles de la profeffion de fo i, Si des
renonciations au démon, Si ne font point fur eux
le ligne de la croix avant le baptême. Par tout où
vous trouverez ces miniftres de fatan , privez-les
du facerdoce en concile provincial, Se les foumet-
tez à la réglé monaftique, pour finir leur vie en pc-
nitence. S’ils ne fe convertilfent pas, vous ne perdrez
pas le mérité de vos inftruétions. On voit ici
quels étoient les faux freres que S. Boniface avoit
à combattre dans le cours de fa prédication.
Le pape condamne enfuite un prêtre Ecoflbis
nommé Samfon , qui foutenoit quon pouvoir devenir
chrétiens fans baptême, par la feule impoli-
tion des mains de l’évêque ; Si plus bas il ajoute ;
Vous nous avez écrit aulîi de.ce Virgile, que nous
ne fçavons fi on nomme prêtre , qui parce que
vous le confondez fur fes erreurs, s’efforce de
vous nuire en femant la divifion entre vous Si
Odilon duc de Bavière, Si difant que nous l’avons
emploie , pour remplir la place d’un des quatre
évêques que vous y avez ordonnez. Quant a fa
perverfe doùtrine, s’il eft prouvé qu’il foutiennc
qu’il y a un autre monde, Si d’autres hommes fous
L i v r e q u a r a n t e - d e u x i e ’m e . 351
la terre, un autre foleil Si une autre lune, chaffez- ---------------
le de l'églife dans un concile, après l’avoir dépoüillé A n . 748.
du facerdoce. Nous avons aufîi écrit au duc de Bavière
de nous l’envoïer , afin de l’examiner nous-
mêmes , Si le juger fuivant les canons. Nous avons
écrit à Virgile même Si a. Sidonius des lettres menaçantes,
Si nous vous croïons plutôt qu’eux. Le
pape témoigne dans cette même lettre approuver
un écrit touchant la foi, que faint Boniface lui avoit
envoyé en fon nom Si des autres évêques de France,
Si rend grâces à Dieu, de ce qu’il les a ramenez a
l’unité du faint fiege. Il écrit une lettre particulière £/■>/?. "■
à ces évêqùes, où il en nomme treize des quatre
provinces de M.iïcnce, de Reims, de Rouen Si de .
Sens. Il les loue de leur union entr’eux Si l’éOglife Romaine , Si les exhorte à agir de concert avec
Boniface légat du faint fiege. Saint Bonifra ce avoit demande/ que le pape en-
voïât un évêque en France, à quoi il répond : Tant
que Dieu vous confcrvera , il n’eft point neceffaire
d ’y en envoïer d’autre qui tienne votre place. En-
Voïez ceux que vous jugerez à propos prêcher l’é-
Vangile dans le lieu que vous reglerez, Si procurez
la tenue des conciles. Il approuve enfuite le choix
que les François avoienc fait de Maiëhce pour être
la métropole Si le fiege de Boniface. Il lui confeil-
le de ne le point quitter ; mais il lui permet pour le
foulagement de fa vieillefTe , d’ordonner évêque celui
qu’d trouvera digne de lui fucceder,c’eft-à-dire
Un coadjuteur. Cette lettre eft datée du premier de
Mai la vingt-neuvième année de Conftantin , in