
A N. 78^.
XXII.
Fauffes decretales.
Hincmar. opufe.
1 4 c. If.
To. 6 . conc p.
18 iS . V. Coint. An. 7&). ». 16/17.
Prof. I fi i . to. 1 .
coïîc . ÿ. j*
jo6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
par fon teftament, que tout abbé régulier qu’il
étoit, il conferva toute fa vie de grands biens : en-
tr’autres plufieurs terres en Alface & en Brifgau 9
qu’il laiffa à l’abbaïe de faint D en is , avec les mo-
nafteres qu’il y avoir fondez.
Son fuccefieur dans la charge d’archich3pellain
fut Ingelram ou Enguerran évêque de Metz : à
qui l’on attribue une colle&ion de canons, qui
porte auffi le nom du pape Adrien , comme l’aïant
donnée à Enguerran . le treizième des calendes
i l - / d’Octobre , indiétion neuvième ; c’eft à-dire , le
dix-neuviéme de Septembre 785. lorfque l’on exa-
minoit fa caufe. Mais d’autres exemplaires portent
que ce fut Enguerran qui la prefenta au pape, ce
qui eft plus vraifemblable, vu la différence qu’il
y a entre cette colleétion 6c le code des canons que
le pape Adrien donna au roi.Charles environ dix
ans auparavant. La principale différence confifte
dans les extraits des fauffes decretales d’Ifldore ,
dont eft remplie I3 collection d’Enguerran ; & c’eft
la première fois que nous trouvons ces decretales
emploïées.
La colleétion où elles fe trouvent , porte le nom
d’Ifidore Mercator, qui paroît avoir été Efpagnol.
Il dit dans la préfacé , qu’il a été obligé à faire cet
ouvrage , par quatre-vingts évêques & autres fer-
viteurs de Dieu ; 6c qu’après les canons des apôtres,
il y a inféré quelques Lettres decretales des papes
; c’cft-à dire , de Clement , d’Anaclet, d’Eva-
rifte, & des autres, jufques à faint Silveftre ; mais il
ne dit point où il les a trouvées. Elles étoientin-
L i v r e q u a r a n t e - q u a t r i e ’m e .' /07
connues à Denis le P e tit, qui recueillit deux cens --------------
ans auparavant les decretales des papes, feulement A n. 785.
depuis faint Sirice ; d’ailleurs elles portent des ca- «*#•*■
r acte res viíibíes de fau.Teté. Toutes font d’un même
f ty le , 6c qui convient beaucoup mieux au huitième
fiecle, qu’aux trois premiers : longues & remplies
de lieux communs ; 6c, comme on a découvert
en les examinant curieufement, remplies de
divers pafîages de faint L éon , de faint Grégoire ,
& d’autres auteurs pofterieurs aux papes dont elles
portent le nom. Leurs dattes font prefque toutes
fauffes. ^ -
La matière de ces lettres en découvre encore la
fuppofition. Elles parlent d’archevêques, de primats
, de patriarches ; comme fi ces titres avoient
été reçus dès la naiflance de l’églife. Elles défendent
de tenir aucun concile, même provincial, fans
la permiffion du pape, & reprefentenr comme ordinaires
les appellations à Rome. On s’y plaint
des ufurpations fréquentes des biens temporels des
ételifes. On y met en maxime, que les évêques Ep. ¿. c*u¡ii¡. t
& , . J . « / \ ' £ • * . & ' tom .i. conc. p tombez dans le peche y peuvent après avoir tait
penitence exercer leurs fonéfcions, comme auparavant
: contre ce que j’ai rapporté en divers endroits.
Enfin la principale matière de ces decretales
font les accufations des évêques : il n’y en a
prefque aucune qui n’en parle , 6c qui n ^ o n n e des
regles pour le rendre difficiles. Auffi Wndore fait
aflez voir dans fa préfacé, qu’il avoit cette matière
fort à coeur. Il y foutient qu’il y avoit plfis de vingt
panons du concile de Nicée : & parle du fixiéme