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Martyr. R . 5 Juin.
391 H i s t o i r è E c c e ’e S i a s t i q u è .
Aufïi-tÔÉ les païenslcs attaquèrent en furieT’é-
pée'à là main,&lës mirent tous à mort : puis joïeux
de leur viétoioe, ils commencèrent à piller le camp.
Ils emportèrent lcs-coffrcs des livres & les chailes
des reliques, croïânt y trouver quantité d’or &
d’argent < enfuite ils allèrent piller les batteaux qui
portoient les vivres, & en emportèrent le vin fans
ouvrir les vaiifeaux : mais aïant reconnu ce que
c’étoit, ils le burent avidement. Quand ce vintau
partage du butin "& des tréfors qu’ils imaginoient
dans’ ces coffres : ilsprirent querelle, en vinrent aux
mains, & plufieurs furent tuez. Ceux qui refterent
coururent avec joie aux coffres, & les aïant rompus;
ils-furent bien furpris de n’y trouver que des
livres. De dépit ils les difperferent dans la campagn
e , les jetterent dans les rofeaux des marais, &
les cachèrent endivers lieux : mais long-temps après
ils furent trouvez entiers, ce que l’on regarda comme
un miracle.
Le martyre deS. Boniface arriva le cinquième Juin,
l ’an 733. indiétion huitième, quarante ans après
qu’il fut entré en Germanie , trente-iix ans après
fon épifeopat, & la foixante & quinzième année
de fon'âge. Les compagnons de fon martyre furent
• jufqu’au nombre de cinquante-deux.*' Peu de temps
. après fa mort Cuthbert archevêque de Cantorberi
ordonna en un concile de celebrer fa fête tous les
ans, & il eft encore honoré par l’églife univerfelle.
Le bruit de fa mort s'étant répandu dans toute la
province, les chrétiens raifemblerent une grolfe ar-
piéç, & au bout de trois jours attaquèrent les terres
L i v r e q u a r a n t e -t r o i s i h ’m e . 393
des païens, qui ne pouvant leur réfifter s’enfuirent, ~— ■--------
& il y en eut grand nombre de tuez. Les chrétiens A n . 733.
pillèrent leur païs, Se emmenerent leurs femmes,
leurs enfans & leurs efclaves. Les païens qui relièrent
abbatus de tant de maux, rentrèrent en eux-
mêmes Se fe convertirent pour la plûpart. Ainfi
la mort de S. Boniface acheva l’ouvrage qu’il avoit
commencé de fon vivant.
Son corps fut porté d’abord à Utreéfc,où on l’enterra.
Enfuite l’archevêque Lulle le fit transférer à
Maïence, où le peuple voulut le retenir : mais enfin
la’volonté du faint fut executée,& il fut enterré
dans I’églifede Fulde. On y rapporta auffi les livres
que les païens avoient difperfez après fa mort,
& on y en voit encore trois. Le premier contient
les canons du nouveau tèftament, c’eft-à-dirc l’ancienne
concordance. Le fécond, teint du fang du
martyr, contient la lettre de S. Léon à Théodore sup.iiv. xm. ».
de Frejus ; le traité de S. Ambroife du faint Efprit, I5‘
& plufieurs autres ouvrages. Le troifiémeeft un livre
des'évangiles, que l’on dit être écrit de la main
de S. Boniface.
Les oeuvres qui nous relient de lui les plus cer- xxn.
taines font, fes lettres en grand nombre, recueillies df' ssdifal
fans ordre avec plufieurs autres, qui lui font adref- Ples-
C L ■ r c • t r • 1 M S . ■ 1 tom. 6. conc.p. lees ou eçrites par les duciples. J en ai rapporte les i850.
plus remarquables, qui font voir fon zele, fa fince-
rité, fon humilité. On lui attribue auffi des ftatuts,
ou inflruétions aux évêques & aux prêtres, en
trente- fix articles : où l’on peut obferver ce qui fuit.
Un prêtre ne doit aller nulle part fans porter avec tt*
Tome IX . D d d