
A N. 7 8 9 .
X L V I .
C a p i tu la i r e 4’A i x l a C h a p e lle .
JÎnn. Loifel. Latt-
resh. &>Cj,
Tom. 1 . capit. p .
Tom. 7 . conc.p.
966. pr&f.
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
taines ou à des arbres, ou manger en l’honneur des
démons, paieront une amende : ou s’ils n’ont pas
dequoi, feront donnez en fervice à leglife jufqu’à
ce qu’ils paient. Les devins & les forciers feront
aufli donnezauxéglifes. On donnera à chaque églife
Une cour ou métairie , cortem , avec deux manfes,
manfos , c’eft-à-dire deux maifons de ferfs, & les
terres pour les nourrir : & fix vingts hommes libres
contribueront à donner à l’églife un homme & une
femme de condition fervile. On paiera à l’églife la
dîme de to u t , même de ce qui appartient au fife.
On ne tiendra aucune affemblée profane les dimanches
& les fêtes. Les autres articles de ce capitulaire
regardent le temporel.
Le roi Charles paffa à A ix-la Chapelle la fête de
pâques de l’an 785». qui étoit le dix-neuviéme d’A-
vril j ôc le vingt-troifiéme de Mars précèdent il tint
une affemblée au même lieu, où il publia un capitulaire
de quatre-vingts articles, qui tend principalement
au rétabliffement de la difciplinc. Il eftadref-
fé à tous les ecclefiaftiques &c aux feculiers confti-
tuez en dignité ; & les commiffaircs du prince font
chargez de le porter dans les provinces. Les cinquante
huit premiers articles contiennent des extraits
des anciens canons, dont le corps de l’article
eft le fommaire. Le premier par exemple porte : II'
y en a qui font excommuniez pour leurs fautes par
leurs évêques, & reçus à la communion par d’autres
perfonnes ecclefiaftiques, ou laïques. Ce qui eft ab-
folument défendu par les conciles de Nicée,de Calcédoine,
d’Antioche ôc de Sardique.- Enfuire font
rapportez
L i v r e q u a r a n t e -q u a t r i r ’m e . 777
rapportez tout au long les canons de ces conciles. -------------
C ’eft donc un extrait du code des canons, que le ^ N-
pape Adrien avoir donné au roi Charles en 774. où *«?■»• î-
on a mis ce que l’on eftimoit le plus d’ufage. Les
vingt - deux derniers articles de ce capitulaire ne
contiennent point d’autoritez de canons : ce font
feulement des exhortations falutaires, pour maintenir
la religion , la paix & les bonnes moeurs. Voici
ce qui m’y paroît de plus remarquable.
Ceux qui jurent fur les reliques font exhortez à
le faire à jeun : il eft défendu de faire jurer les en-
fans avant 1 âge de raifon : ceux qui fe font une fois
parjurez, ne peuvent plus être témoins, ni admis
au ferment. Toutes fuperftiçions font défendues : & q.
ordonné de punir les enchanteurs, ceux qui prétendent
amener des tempêtes, ou donnent des ligatures.
On défend tous les écrits apocryphes : comme c .7 s .
une prétendue lettre defeenduë du c ie l, qui avoit
couru l’année preeedente. Nous avons vû une lettre
femblable de l’impofteur Adalbert, On défend »■$*.
de fouffrir certains vagabonds, nommez Mangons,
ou Cottions,qui courroient par le païs,nuds ôc chargez
de fers,fous prétexte de penitence. Il vaut mieux, «-77.
•ajoute le capitulaire , que s’ils ont commis quelque
crime extraordinaire, ils demeurent en un lieu à
travailler ôc fervir , pour accomplir la penitence
qui leur fera impofée, fuivant les canons. On iriar- L®»,
que les travaux qui font déferidus le dimanche; ôc
on permet de voiturer pour trois caufes : pour l’ar-
jnée-, pour les vivres & pour les enterremens,
On exhorte les-évêques à ne remplir leur cler- *. 7 » ,
Tom IX . Dd d d
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