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-------------- ioudiacre lui ôta du cou Porarium , ou étole ; & la
A n. 768. lui jetta aux pieds, puis il coupa fes fandales. Le
lendemain dimanche, feptiéme d 'A o û t, Etienne
III. fut confaeré évêque dans l’églife de faint Pierre-,
on lut à haute voix fur Pambon, uneconfeffion publique
du peuple Romain, pour n’avoir pas empêché
Pintrufion de Conftantin.
Mais les violences ne ceflerent pas pour cela : Gra-
cilis tribun d’Alacre en Campanie, & pardfan de
Conftantin, fut amené à Rome, mis en pri.fon, on
lui arracha íes yeux &c la langue. Conftantin lui-
même fut tiré du monaftere de Celles-ncuvcs : on
lui arracha les yeux, &c on le laiffa en cet état étendu
dans la rue. Le prêtre Val'dïpeft- acculé d’avoir
voulu faire tuer Chriftofle le pr rimicier5, & livrer
Rome aux Lombards , fut tké de N. D des Mar-
ty r s , c’eft-à-dire, de la Rotonde, ou il s’étoit refugié
, ôc mis dans une nft’reufe prifon : puis on lui
arracha les yeux , & on lui coupa la langue fi cruellement,
qu’il en mourut. C ’eft ainfi que l’on vivoit
à Rome, qui étoit fans maître. Le pape Etienne III.
incontinent après fon ordination envoïa en France
Sergius fils de Chriftofle, &c alors nomenclateur de
l ’églife Romaine , vers le roi Pépin & les princes
fes enfans: avec des lettrés par lefquelles'illesprioit
d’enVoïer à Rome des évêques fqavans dans l’écriture
& les canons, pour y tenir un concile fur Pintrufion
du faux pape Conftantin.
trv. Mais Sergius étant en France , apprit la mort
M o r t d e P é p in . « • r\ • ^ • . • r 1 ' J cuarks& cario- duroi P'epin. Ce prince aŸorc louvent donne des
marques de fa pieté : mais nous en avons une allez
L i v r e q u a r a n t e - t r o i s i e ’m e . 4/9
finguliere j. dans une lettre écrite à faint Lulle archevêque
dé Maïence : pour ordonner des prières
publiques en aètions de grâces de l’abondance des
fruits de la terre. Nous jugeons àpropos,dit-il, que
chaque évêque dans fon diocefe fafle des litanies ;
c’eft-à-dire, des procédions, fans jeûne ,mais feulement
pour loiier Dieu, &c que chacun diftribuë des
aumônes & nourriffe des pauvres. Ordonnez de
notre part que chacun donne fa dîme , foit qu’il le
veüilleou non. C ’eft que les dîmes n’étoient du commencement
que des aumônes volontaires. Un autre1
monument confiderable de la pieté du roi Pépin
, fut l’abbaïe de Prom , qu’il fonda à la prière
de la reine Berthe , dans le diocefe de Trevë's, 5i
qui devint très-celebre. Le premier abbé fut Aflue-
rus, & on en rapporte la fondation à Pan 760.
Avant que de mourir , le roi Pépin aflembla à
faint Denis tous les feigneürs 6c les évêques de fon
roïaume , &c de leur confentement, il le partagea
| fesdeux fils Charles 5c Carloman : qui furent couronnez
tous deux , & facrcz par les é vêques, eii même
jour , le dimanche dix-huitiéme de Septembre
768. Charles à Noyon,&Carloman à Soiifons, du
vivant du roi leur pere, Charles étoit âgé de vingt-
un an-, &c Carloman de dix-fept : c’eft ce Charles
que la grandeur de fes aétions fit depuis nommer
Charlemagne. Le roi Pépin mourut nx jours après
fçavoir le vingt-quatrième de Septembre , âgé dé
cinquante-quatre ans: dont il aVoit regrié feize &
quatre mois. Il fut enterré à faint Denis,où il avoit
donné de grands biens,
M m m ij
A n . 768,
B p ifi. 9 $ . iu te r 'Bonifa. .
Sup. lib. x x x i v . n.
50. Cono. M a l if»
c. j .
Confin. 4 . B rodeo.
c. u l t .
Ibîd. e. 1. 6.
A n n a l. Tnld. & c .
V. Coinî. an. 7 6$.
n. 9.