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V . 8.
a t i H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q j j e ; ’
au contraire les images des faints qui font chez
les C hrétiens, ne fervent qu’à les exciter à la v e r tu ,
comme feroient les diicours des gens de bien. Car
la peinture eft une hiftoire abbregée & tout fe rapporte
a la gloire du perecelefte. Quand nous adorons
l’image de Jefus-Chrift, nous n’adorons pas
les couleurs appliquées fur du bois : c’eft le D ieu in -
v iilb le q u ie ft dans le fein dupere que nous adorons
en efprit & en vérité. Et enfuite: Depuis la fin des
perfecutionsona tenu plufieurs conciles oecuméniques
, qui ont fait des canons fur des fujets bien
moins importans que celui des images- Cependant
ilsn ’auroient pas dû le laiiTer fans examen , fi cette
ancienne coutume nous co n d u ifo it, comme l'on
prétend, à l'idolâtrie contre la défenfe des faintes
écritures, & nous éloignoit de Dieu. Car celui
qui a promis aux apôtres d’être avec eux jufques à
la fin du f ié c le , l’a promis aufti aux évêques, q u i
devoient après eux gouverner l’églife. Et puifqu’il
a dit qu’il feroit au milieu de deux ou trois aflem-
blez en fon nom: il n’auroit pas abandonné de fi
grandes multitudes affemblées par le zele de fa relig
ion , fans leur communiquer fon infpiration &
fa conduite, d’autant plus que cette coutume n’eft
pas feulement établie dans un petit nombre de v i l les
ou dans les moins confiderables, mais prefque
dans tous les païs, & dans les premières & les plus
illuftres églifes.
Il répond enfuite à l’objedtion tirée de l’écriture,
ou Dieu défend de faire aucune image de ce qui
eft au ciel ou fur la terre. Le fen s , dit i l , en eft
L i v r e q u a r a n t e - d e u x i e ' m e . 123
manifefte, que la nature divine eft invifible & in-
comprehenfible, 5c qu’il ne faut pas s’imaginer
qu’elle ait rien de femblable avec les images corporelles.
Car après avoir dit : Vous n’avez vû aucune
im a g e , lorfque le Seigneur vous a parlé fur
le montHoreb -, ilajoûte auib-tôt : N e vous trompez
pas en faifant quelque fculpture, &c le refte.
T an t pour les faire fouvenir du veau d’o r , que pour
les détourner de la coutume des Egyptiens qu’ils
connoiifoient. C ’eft ce que dit faint Paul aux A th é niens
: qu’étant enfans de D ieu , nous ne devons
pas croire que la nature div ine foit femblable à l’o r ,
a l’a rgent, ou a l’ouvrage des hommes. Or nous
ne reconnoifTons qu’un D ie u , nous n’adorons que
lu i , & nous n’offrons qu’à lui le facrifice par Jefus
Chrift. Et en fu ite : Les Chrétiens ne rendent
aucun culte ni aucun honneur aux images de leurs
p arens, ou de leurs amis : mais en regardant l’i mage
d’un fa in t, nous rendons gloire à Dieu. Et
encore : O n ne doit pas être feandalifé de ce qu’on
prenfenteaux images des faints des lumieresou des
parfums. C e font des fymbolesde leurs vertus pour
fignifier leur lumière fpirituelle, & l infpiration du
faint-Efprit. Et encore: Ce qui eft bien important,
c ’eft que Dieu a fait fouvent des miracles fur des
imag es, dont il y a plufieurs hiftoires : comme des
guerifons des malades, dont nous avons nous-mêmes
l’experience, des charmes rompus, des apparitions
en fange : & ce qui eft hors de doute & fans
contredit, lim a g e de la fainte Vie rg e qui étoit à
Sozopolis de P ifidie , à répandu de fa main p e in te
De ut 1 v , 1
A su