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p jjj.e.
Confiant. Monaf.
p. 87. x#«
Cang. C . P.
Chrifi. lib. 1 . n,
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Anaft, in Greg. II
Theopha,a». 13.
A, 343*
130 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
d eG o tth ie , &c ils portèrent chez eux ces trilles nou*
velles.
Comme l’empereur Léon étoit ign orant, il per-
fecuta principalement les gens d’étude , Sc abolit
les écoles des faintes lettres , qui avoient fubfiflé
depuis le grand Conllantin. il y avoit à C. P. près
du palais une bibliothèque fondée par les empereurs
, contenant plus de trente mille volumes. Le
bibliothécaire nommé Loecumenique étoit un homme
d’un mérité d iflin gu é ; Sc il en avoit douze autres
fous lu i, qui cnfeignoient gratuitement la religion
Sc les fciences prophanes. Leur mérité étoit iî
reconnu, qu’il n’étoic pas permis même aux empereurs
de rien faire d’extraordinaire fans les coniul-
ter. L ’empereur Léon fit ion polfible par menaces
& par promeffes pour les amener à fon opinion touchant
les images r mais enfin defefperant d’y réüf-
fir , il fit entourer la bibliothèque de fafeines, & de
h o is fe c ; & la brûla avec les liv r e s , Sc ceux qui les
gardoient. Enfin il voulut obliger tant par violence,
q u e par carefles tous les habitans de C . P. à ôter toutes
les images de Jefus-Chrift , de la V ie rg e & des
Saints, quelque parx qu’elles fuflent : les brûler au
milieu de la v ille , Sc blanchir toutes les égliies peintes.
Et comme plufieurs refufoientd’o b é ïr ,o n coupa
la tête à quelques-uns , d’autres furent mutilez
de quelque partie du corps. Plufieurs tant clercs que
moines & fimples laïques fouffrirent le martyre en
cette occafion.
La nouvelle de cette perfécurion étant portée en
Ita lie , on abattit les images de l’empereur, & on les
L i v r e q u a r a n t e - d e u x i e ’ me. 131
foula aux pieds : Sc les Lombards profitant de l’oc-
cafion firent des courfes dans la Pentapole. Dès l’on-
ziéme indiélion , c ’eft-à-dire , l’an 7x8. les Lombards
ayant furpris Sutry e n T ô fe a n e , le pape fit
tant envers le roi Lüitprand par lettres Sc par pre-
fens qu’il rendit la place , quoique dépoüillée de
tout ; maisenfuite il convint avec l’exarque Euty-
c h iu s , de joindre leurs fo r c e s , afin que le roi pût
foûmettre à fon obéïifance les ducs de Spolete Sc
de Benevent, Sc que l’exarque fe rendit maître de
R om e , pour executer les ordres qu’il avoit depuis
loug-tems contre la perfonne du pape. Le roi ayant
foûmis les deux ducs vint aux portes de R om e , d’on
le pape fo r tit, Sc lui parla fi fortement que le roi
fe profterna à fes pieds, Sc promit de ne faire mal à
perfonne. Il ôta même fes a rm e s , Sc mit devant le
corps de faint Pierre fon manteau, ion baudrier Sc
fon épée dorée , une couronne d’or , &c une croix
d’argent. Après avoir fait fa p r ie re , il pria le pape
de recevoir auffi l’exarque à la paix : ce qui fut fait».
Le roi Lüitprand fe retira ainfi ; Sc l’exarque Euty-
chius entra dans Rome.
Tandis qu’il y féjournoic , T ib e re furnommé-
Petafe fe révolta dans la T o fc a n e , voulant fe faire
feconnoîcre em pereur, & attira à fon parti trois
v ille s , Manture , Lune Sc Blede, qui lui prêtèrent
ferment. L ’exarque eunuque Si timide en fut fo r t
allarmé \ mais le pape l’encouragea, & envoya a vec
fui Sc avec fori.armée les premiers du clergé. Ils-
arrivèrent à Manture où Petafe fut tu é , Sc fa têre
envoyée à G. P. Toutefois l ’empereur ne s’appaifas