
4 04 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
--------------ne avoit accordé à Fulrad abbé de S. Denis unprivi*
A N. 757. lege.d’avoir un évêque particulier, qui feroit élu par
Tom. 4. ait. s. l’abbé 8c les moines, 8c confacre par les eveques du
païs, pour gouverner ce m&naftere &c les autres que
Fulrad avoit fondez , & qui étoient tous fous la pro-
tedion du faint fiege. Comme on vitlepapeEtien-
ne à l’extrémité , le peuple de Romefe divifa : quelques
uns étoient pour l’archidiacreTheophylaéte,
8c fe tenoient aiTemblez dans fa maifon , les autres
fe declarerent pour le diacre Paul, frere- du pape
Etienne ; 8c c’étoit la plus grande partie des magif-
. trats 8c du peuple. Pour lui il ne fortit point du
palais de Latran , rendant à fon frere les fervices
dont il avoit befoin dans fa maladie. Si-tôt qu’il fut
enterré , le parti de Theophylade fe diffipa. Ainiî
après un mois de vacance , Paul fut ordonne le
vingt-deuxième de Mai 757. 8c tint le faint fiege
t » dix ans 8c un mois.
Dèsfa premierejeuneiTe,fous lepape GrégoireIII.
il avoit été mis avec Etienne fon frere dans le palais
de Latran , pour être inftruit de la difcipline
ecclefiaftique : & le pape Zacarie les ordonna diacres
l’un & l’autre : Paul étoit doux 8c charitable ;
8c s’il avoit tantfoit peu affligé quelqu’un par la malice
d’autrui, il travailloit aulli-tôt à le confoler.
« Plufieurs rendoient témoignage , que la nuit il alloit
avec fies domeftiques vifiter dans leurs maifons
les pauvres, principalement les malades | qui ne
pouvoient fortir du lit : leur donnant abondamment
la nourriture 8c les autres fecoùrs. Il vifitoit
auifi de nuft les prifons > délivroit les criminels qu’il
L i v r e q u a r a n t e - t r o i s i e ’m e . 40;
trouvoit en danger de mort, & pai'oit pour ceux ------------- ■
qui étoient retenus pour dettes. Il foulageoit les A n . 757-
veuvcs, les orphelins 8c tous les neceifikeux.
Si-tôt qu’il fut élu pape 8c avant fon ordination
il écrivit au roi Pépin , pour lui donner part de la
mort du pape Etienne fon frere 8c de fon éleétion :
lui promettant la même amitié 8c fidélité , jufques
à l’effufion de fang , non feulement en fon nom ,
mais du peuple Romain , 8c lui demandant la continuation
de fa proteélion. Immon envoie de Pépin
étoit arrivé à Rome dans le même temps ; mais
le pape 8c les grands jugèrent à propos de le retenir
jufques après fa confecration afin qu’il pût rendre
témoignage au roi de leur aiïeètion pour lui &pour
les François.
Le roi Pépin tenoit alors à Compiegne l’aifem- xxrx.
i w 1 1 1 • 1» Concile dé Côrii- blee generale de la nation , que 1011 compte entre Piegne.
les conciles, comme les autres de ce temps-là : parce Ta. 4.
que les évêques y affiftoient auffi-bien que les fei-
gneurs. A celui-ci fe trouvèrent les légats que le pape u.u;
Etienne avoit envoie en France , fçavoir l’évêque
George 8c le facellaire Jean ; & leur confentcment
eft expliqué en plufieurs des dix-huit canons de ce
concile. Ils regardent prefque tous les mariages , sup.n.u
8c ont grand rapport à ceux de Verberie. Il y a
plufieurs cas où on défend aux hommes ou aux
femmes de fe marier , pour punition des inceftes.
Si la confommation du mariage O eft conteftée J, le
mari en eft crû plûtôt que la femme. La lèpre eft
jugée une caufe de diffolution du mariage, avec
permifïlon à la partie faine de fe remarier. Il eft
E ce iij