
i j i î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
De ce temps plulîeurs Anglois de tout fexe, Se de
toute condition venoient à Rome par dévotion ,
même des nobles, des ducs Se des rois. L un d eux
fut Coënred roi des Mcrciens, qui avoir travaillé
au rétabliffement de faint Vilfrid. Ce faint eveque
à fon retour de Rome étant arrivé dans le pais de
C an t, envoya des députez à l’archevêque Br itualde,
qui promit d’adoucir le jugement prononcé contre
lui au concile de Neftrefeld. Car il avoir reçu des
lettres de fes députez à Rome, Se touché de l’autorité
du pape, il fe reconcilia fincerementavecfainc
Vilfrid. Ce faint alla trouver Ethelrede fon ancien
ami, qui après avoir régné trente Se un ans fur les
Merciens, s’étoit fait moine en 704. dans le mo-
naftere de Bardeney,dont il fut depuis abbé. Ils s’em-
braflerent avec larmes, faint Vilfrid lui montra la
fentencedu pape , Se Ethelrede l’ayant lue promit
de l’appuyer de tout fon crédit. Il priaaufli-tot le roi
Coënred fon fucceifeur de le venir trouver, & lui fit
jurer d’obéïr aux décrets du faint fiége. Enfuitepar
leconfeild'Eth.elrede, faint Vilfrid envoya un prêtre
8e un abbé à Alfrid roi de N orthumbre, pour le
prier de trouver bon , qu’il lui prefentât les lettres
du pape : mais le roi répondit, que tant qu’il v i-
v r o it , ilnechangeroitpoint ce qui avoit été ordonné
par les évêques de prefque toute la Bretagne. Il
tomba malade peu de tems après, 8e croyant que
c’étoit une punition de fa défobéïftance au faint fié-
ge , il recommanda à fon fucceiTeur de faire la. paix
avecl’évêque Vilfrid.
Alfrid mourut l’an 705. Se fon fuccefleur Eadulfe y
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loin de faire juftice à faint V ilfr id , lui ordonna de
fortir dans fix jours de fon royaume : menaçant de
faire mourir tous ceux qu’il trouveroit de fes compagnons.
Mais au bout de deux mois, il fut chaffé
lui-même, & le fils d’Alfrid encore enfant régna
àfaplace. Lapremiere année de fon regne , Ber-
thualde archevêque de Cantorberi vint en Northumbre
avec tous fes évêques Se fes abbez, Se les
premiers du royaume. On tint un concile prés la
riviere de Nid: le jeune roiOfred y aififlaavec feî
feigneurs ,les trois évêques de fon royaume, les ab-
bez,8e Elflede abbeife de Strenshal, dont on eftimoit
fort lesconfeils. S. Vilfrid étoitprefent. Quand le
ro i, les évêques Se les feigneurs furent aflis, l’arche-
vêqueBretevalde dit: Prions D ieu , que par fon S.
e fpritilmettela paix dans nos coeurs. Nous avons
l’évêque Vilfrid Se moi des lettres du faint fiége qui
doivent êtres lûës en votre prefence. Après qu’elles
eurent été lûës, Bertefrid le plus confiderable entre
les feigneurs de Northumbre en demanda l’in-
terpretation pour lui Se pour les autres qui n’enten-
doient pas le latin : l’archevêque leur en dit la fub-
ilance, favôir que le pape ordonnoit aux évêques
Anglois de fe reconcilier avec V ilfr id , Se lui rendre
fes églifes, où d’aller tous enfemble à Rome
pour y être jugez. Les évêques oppofez dirent qu’ils
s’en tenoient à cequ’avoient ordonné l’archevêque
Théodore Se le roi Ecfrid , Se ce qu’ils avoient réglé
eux-mêmes avec le roi Alfrid au concile de
Neftrefeld : L’abbeife Elflede rendit témoignage
de la derniere volonté du roi Alfrid pour le réta-
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SapT &