
An. 678-
Theoph» $ . 1 99.
Sacra Conft. *<?• i.Conc.Ç» 594.
2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Agathon patriarche des Jacobites a Alexandrie
H <i78.58.de l’Hegire, & eut pour fucceiTeur Jean
qui tint le fiege huit ans. Il rebâtit l’eglifè de fàint
Marc, ôc prit grand foin des pauvres pendant une
difètte de trois ans.Moavià eut pour fucceiTeur fon
fils Iëfid, à qui il avoit fait prêter le ferment parles
Mufulmans dix ans auparavant. Le traite que 1 empereur
Conftantin avoit fait avec eux,lui attira des
ambaffades des Avares & des autres peuples d’Occi-
dent qui lui demandèrent aufli la paix. Il la leur
accorda, ôc fut ainfi en repos de tous cotez pendant
le refte de fon regne.
Il fongea auifi-tôt à rétablir la paix dans Téglïfe-
divifee depuis le regne d Heraclius fon bifayeul.
Conftantin patriarche de C. P. mourut l’an 678.
après avoir tenu le fiege un an 8c huit mois : & eut
pour fucceiTeur Théodore pretre, fyncelle & tre-
forier de l’égliiè de C. P. Il voulut écrire au pape incontinent
après fon ordination , mais il craignit
que s’il erivoyoit une lettre fynodique fuivant la.
coûtume elle ne fut pas reçuë, non plus que celles
de fes predecefTeurs. C e ft pourquoi il envoya feulement
une lettre d’exhortation a la paix j & elle
fut renduë au pape Donus. Enfiiite 1 empereur demanda
au m ê m e Théodore & à Macaire patriarche
d’Antioche, refidant à C. P. quelle étoit la caufe
de leur divifion. Ils répondue nt, que 1 on avoit introduit
de nouvelles maniérés de parler des myftc-
res , foit par ignorance , foit par une curiofite ex-
ceffive 5 ôc que depuis le commencement de ces
queftions il n’y avoit point eu dafïêmblee de la-
L i v r e ^ itA r a n t i e ’ m e . j
part des deux fieges pour éclaircir la vérité. C ’eft
ce qui fit refoudre l’empereur à convoquer un
concile.
Il écrivit pour cet effet au pape Donus une lettre
011 il dit, que le tems ne permet pas de faire
une afïemblée parfaite,, c’eft-à-dire un concile uni-
verfèl : apparemment à caufe des évêques de la haute
Syrie , de Paleftine, d’Egypte ôc d’Afrique qui
fe trouvoient fous la domination des Mufulmans.
Enfuite il prie le pape d’envoyer des hommes Cages
ôc bien inftruits, qui apportent les livres ne-
cefïàires pour agiter ôc décider toutes les queftions
avec les deüx patriarches Theodofe de C. P. Ôc Ma-
caite d’Antioche ; leur promettant une entiere fureté,
même pour le retour , en cas qu’ils nepuffent
convenir. Après cela, ajoûte-t’i l , nous ferons jufti-
fiez au jugement de Dieu : car nous pouvons exhorter
tous les Chrétiens à l’union, mais nous ne
voulons contraindre perfonne. Envoyez-nous de
vôtre fàinte églifè trois hommes, ou plus fi vous
voulez : ôc de vôtre concile jufques à douze évêques,
compris les métropolitains. On voit ici la différence
des députez du pape ôc de ceux des évêques d’Ita-
liej ou de tout l’Occident : car c’eft ce que les Orientaux
appelloient fon concile.
L’empereur continué : Nôtre patriarche&celui
d’Antioche nous ontfort prefle d’ôter Vitalien des
Diptyques : difant que l’on y fait mention d’Ho-
norius pour l’honneur du fiege apoftoliqued Ro-
* me ; & qu’ils ne peuvent fouffrir que l’on faflè
mention de fes fuccelTeürs , jufques à ce que l'on
A n. ¿78.
f. ¡98. D.