
'■47.4Î. fans préjudice de la mefle & de la priere. Ilfautve-
nir à vêpres le famedi, puis aux vigiles & à matines;
tk. à la meffe avec des offrandes: il faut faire des
aumônes & fe réjoüir fpirituellement en mangeant
avec fes amis : il faut corriger l’abus de ceux qui
les dimanches & les fêtes, iî-tôt qu’ils ont oüi une
meffe, même des morts, fe retirent de l’éghfe &c
paifent le refte du jour en feftins & en débauches.
Perfonne ne doit manger qu’après l’office public ; &
pour ne point détourner le peuple de la mefle fo-
lemnelle qui fe dit à Tierce , les prêtres qui difent
des méfiés particulières les diront plus matin 5i fe-
cretement. Les prêtres de la ville & des fauxbourgs,
viendront à l’éghfe cathédrale, pour affifter avec
tout le peuple à la meffe publique & à la prédica-
tion : il n’y a que les religieufes qui en font difpen-
fées pour leur clôture. C ’étoit donc encore l’ufage
de ne faire qu’un office le dimanche dans les gran-
des villes,
4-J4- Il faut enfeigrier au peuple quelle eft la vraïe
charité, afin qu'ils ne fe contentent pas des oeuvres
f-%1- extérieures ; & que chacun exerce envers lui-même
les oeuvres de mifericorde fpirituellement, comme
il les exerce côrporellement envers le prochain,
L’hofpitalité eft recommandée, d’une manière a,
faire croire qu’il n’y avoit point alors d’hôtelleries
publiques 5 car on traite d’inhumanité de ne rece-
c. 39. voir pas les hôtes gratuitement. Nous devons tous
les jours confeffer à Dieu nos pechez dans notre prière,
& pour en obtenir la rémiftion reciter le pfeau-
pie cinquantième , le vingt-quatrième , le trenterieuviéme
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neuvième & les autres femblables. La confeffion
que nous faifons au prêtre eft utile pour recevoir fes
confeils & la pénitence ; & nous devons confeffer
tous nos pechez , même de penfée. Ces dernieres
paroles montrent la ncceffité de la confeffion. Les
penitences canoniques étoient encore en vigueur,
&Theodulfe veut qu’on avertiffe le peuple , qu’il
faut l’impofertelle pour un parjure, ou un faux témoignage,
que pour un adultéré, une fornication,
un homicide & les autres crimes, c’eft-à- dire de fept
ans ; & que fi quelqu’un aïant commis de ces crimes
& craignant la longueur de la penitence ne vient
pas fe confefTer , il doit être châtié de l’églife & de
la communion des fideles : en forte que perfonne
ne prie , ne boive ou mange avec lu i , ou ne le reçoive
en fa maifon.
Une femaine avant le commencement du carême
il faut fe confefTer aux prêtres, & recevoir la penitence
, il faut reconcilier les perfonnes divifées, &
appaifet tous les différends : entrant ainfi dans la
fainte quarantaine , on arrivera à pâques avec des
coeurs purs & renouveliez par la penitence. On doit
obferver le carême, en jeûnant exaétement tous les
jours, hors les dimanches : car les. autres jeûnes
font de dévotion , mais celui-ci eft de précepte :
Il n’y a que les malades & les enfans qui en foient
exempts. Le j£ûne doit être accompagné d’aumônes,
& il faut donner aux pauvres ce que l’on confom-
meroit fi on 11e jeûnoit pas. Plüfieurs s’imaginent
jeûner en mangeant fi-tôt qu’ils entendent tonner
nonp. Ce n’eft point jeûner, fion manguavant vê-
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