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30 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
¿go, répondit: Je n'en juge point. On acheva la leéture
X I I I .
T r o i f iém e f c f -
fion.
p. 619,
p. 611.E.
du concile de Calcédoine-, & l’empereur remit celle
du cinquième concile à la feifion fuivante:
Larroifiéme feifion du fixiéme concile lut tenue
trois jours après la fécondé; c’eft-à-dire, le treizième
de Novembre. Le leéteur Antiochus commençant
à lire; le cinquième concile , trouva d’abord une
piece intitulée : Difcours de Menas archevêque de
C . P. à Vigile pape de Rome , fur ce qu’il n’y a
qu’une volonté en Jefus-Chrift. A ces mots les légats
de Rome fe levèrent, & s’écrièrent ¡Seigneur,
ce livre eft falfifié. Q a ’on ne life point ce prétendu
difcours de Menas à Vigile ; il eftfuppofé. Mais
faites examiner ce volume du cinquième concile ,
& vous ferez convaincu que ce difcours n’y a été
mis que depuis peu. Car Menas mourut la vingt -
uniéme année de Juftinien , & le cinquième concile
fut aifemblé la vingt-feptiéme , lorfqu’Euty-
chius étoit évêque de cette ville. L’empereur & les
magiftrats avec quelques évêques examinèrent le livre
, & remarquèrent que l’on avoit ajouté au commencement
trois cahiers,qui n’avoient point le chiffre
ou fignature que l’on avoit accoûtum*é d’y mettre
: mais le premier chiffre étoit au quatrième
cahier , 1e fécond auiuivant, ôtainfi durefte. D’ailleurs
l’écriture des trois cahiers ajoutez étoit diffe-
rentedel’ancienneécriture du mêmevolume. Ainfi
l’empereur dit : Qffon ne life point ce difcoursmiais
qu’on life la préface du cinquième concile.
On lut donc le premier, volume, puis le fécond;
& à la feptiéme feifion on trouva deux prétendus
L i v r e q u a r a n t i è m e .' 31
écrits du pape Vigile, l’un adreffé à l’empereur Ju- ^^~6go
ftinien, l’autre à i’imperatrice Theodora : ou étoient
ces paroles ; Nous anathematifons auffi Théodore g|jS s ‘
de Mopiuefte, qui neconfeffe pas que Jefus-Chrift
foit un hypoftafe, une perfonne , une opération.
Les légats de Rome fe levèrent encore, ôe s’écrièrent
: A Dieu ne plaife, Seigneur ; Vigile n’a point
dit une opération. Ces écrits ne font point de lui :
on a auffi falfifié ce volume. Car fi VigC>ile avoit enfeigné
une feule volonté, 8e que le concile l’eut approuvé,
on auroit employé ce terme d’une opération
dans la définition du concile. En la liiant vous
verrez la vérité. On lut dans fon ordre la définition
de foi toute entiere, & il ne s’y trouva rien touchant A *$i|
une opération. Les légats demandèrent que ce livre
fût examiné pour découvrir la fuppofition , ce que
l’empereur remit à une autre fois, &c ordonna de e*°- d^
continuer la leéture.
Après qu’elle fut achevée , l’empereur demanda
au concile aux magiftrats s’il leur paroiffoit que
Macaire d’Àntioche eût bien prouvé, comme il
avoit promis, qu’il n’y a qu’une volonté & une opération
en Jefus-Chrift. Ils répondirent que n on, 8c
l’empereur ordonna que Macaire & ceux de fon parti
prouveroient leur doéfrine , par les paffages des
peres fuivant leur promeffe. Macaire & les fiens demandèrent
du tems pour apporter les paffages; 8c
l’empereur ordonna que ce feroit à la prochaine fef-
fion. Mais George deC. P. Sc les évêques de fa dépendance
demandèrent qu'on lût les lettres du pape
A ga th on, 8c de fon concile à l’empereur*ce qu’ils remirent
auffi à la feffion fuivante