
A n. 709.
Ibid, c. i l .
XX.
Sa^nc Adelmc
évêque.
Elog.to. 3 .aB.SS.
JSen.fi.iz z . vit a.
tp.
i îo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
& tous les ans le jour de fon anniverfaire, il faifoit
diftribuer aux pauvres la dixme de fes troupeaux,
outre les aumônes journalières. Le prêtre Aca fucce-
da à faint Vilfriddans l’évêché d'Hagulftad.
Coënred roi des Merciens après iix ans de regne
quitta fon royaume la même année 709. ôc viiit à
Rome où ilembraffala vie monaftique, & acheva
fesjours dans les prières, les jeunesse les aumônes.
Il amena avec lui Offra roi des Saxons Orientaux, qui
étant jeune, bien fait & chéri de fon peuple, quitta
pour J.C. fa femme,fonpaïs & fon roïaume,&etnbraf.
fa auffi à Rome la vie monaftique. Tous deux y moururent
promptement, comme ils l’avoient fouhaité.
La même année 709. mourut faint Adelme ou
Althelme premier évêque de Schirburm, il étoic
d’une famille noble du royaume d’OüeiTex, & fut
d’abord inftruit par l’abbé Adrien dans le monaftere
de iaint Auguftin de Cantorberi , où il apprit le
latin ôc le grec. Etant retourné dans fon païs il fe
fît moine au monaftere nommé alors Meldun, ôc
depuis Malmefburi fondé de nouveau par unfoli-
tairelrlandois nommé Maidulfe; d’abord il vécut
en ermite; mais n’ayant pas de quoi fubfifter il fe
mit à enfeigner; & plufieurs de fes difciples em-
braiferentà fon exemple la profeiïîon monaftique;
ce quiproduifit un monaftere depuis fort célébré.
Adelme y ayant étudié quelque tems les arts libéraux
, retourna àCantorberi pour s’y perfectionner
fous l’abbé Adrien, & y demeura jufques à cequefa
fanté l’obligeât à retourner chez lui.Il fut le premier
des Anglois qui apprit les réglés deverfification
latine.
' L i v r e q u a r a n t e - u n i e ’ me . W k
latine. Il cultiva auffi la poëiie Angloife, & fit en ià
langue vulgaire des cantiques pour retenir le peuple
, qui étant encore demi - barbare , le retiroit
promptement fi-tôt que la meflè étoit dite. Adelme
lèmettoirfiir un pontàlaibrtiede la ville , & chantant
lui-même fès cantiques retenoit le peuple agréablement,
& leur infinuoit les vëritez de la religion,
qu’ils n’auroient pas écoutez dans des fermons.
Outre la poétique, il étudia auffi les loix Romaines
, le calcul & l ’aftronomie : & la réputation de
fa doctrine fut fi grande qu’il étoit confulté, non-
feulement par lès compatriotes, mais par des étrangers,
comme les Ecoflbis, ôc qu’il venoit des François
s’inftruirc fous lui. Il ne les formoit pas moins
à la vertu qu’aux Iciences, Ôc s’y exerçoit lui-même
férieufèment. Il ne fortoir point du monaftere
fans neceffité ; s’appüquoit à la lecture & à l’orai-
fon ; & pour fè mortifier iè mettoit quelquefois dans
une fontaine jufques aux épaules, même durant
les nuits d’hyver , ôc y recitoit le pfeautier. Il fut
ordonné prêtre par Leuther évêque d’Oüeftêx qui
confirma l’établiiïement du nouveau monaftere de
Meldun , Ôc l’en fit abbé l’an 67 j. à la priere des
autres abbez de fon diocefè. Ce monaftere s’accrut
confiderablement fous Andelme, la réputation
de fà doctrine ôc de fà pieté lui attirant des difi
ciples de tous cotez. Pendant qu’il en étoit abbé, il ». v.fo/.f.r*
fut chargé par un concile tenu dans le royaume des
Merciens, d’écrire contre les erreurs des Bretons,
6c en ramena plufieurs à l’obfervation légitime de la
pâque.
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