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" Theophane prefla Macaire & Etienne de répondre
Mars 6%i. par 0üj) ou par non ? fur ja queftion: fi Adam avoit
une volonté naturelle, offrant de le prouver par les
peres. Ils ne voulurent jamais en convenirgli le nier;
mais l’empereur & le concile ordonnèrent àTheo-
phane de rapporter fis preuves; & il cita un paflàge
At£«■ y «»*- de S. Atlianafi, & un de S. Auguftin, D’où le concia
i . v. ont. le conclut : Si le premier Adam a eu une volonté naturelle
, comment le fécond Adam ne l’aura-t-il pas
eue dans fi nature humaine ? Si donc il a pris une
volonté impeccable dans f i nature humaine , 8ç
qu’avant les fiecles il eûtavec le pere & le S. Eiprit
une volonté divine , jl eft clair qu’il fautreçonnoî-
t,r,e en lui deux volontez.
On continua la vérification des palfages produits
par Macaire ; & on en examina encore trois : un de
" fiint Ambroifi, un du livre des noms divins attribué
à Denis, un de S. Jean Chryfoftome, qui eft ain-
fi nommé dans les a ¿tes du concile. On vit que tous
trois avoient été tronquez ; après quoi l’empereur
remit le refte à une autre fiflion.
Ce fut la neuvième tenue le lendemain huitié-
Neuviémefef. me Jc Mars. Macaire d’Antioche n’yaffifta pas ; &
f- 77î■ P- il ne paroît plus au concile, ni perionné pour ion
fiege, jufqu’à la quatorzième fiffion. - Çonftan-
rin diacre & primiciej des notaires du'patriarche
de C. P. avertit que quatre évêques, icavoir Pierre
de Nicomedie^ Salomon de Çlanée, Antoine d’Hy-
pepe & Théodore de Melitine, demandoient à entrer
, avec fept clercs , dont le dernier étoit le moine
Etienne difciple de Macaire. Ç’eft qu’ils avoient
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*.3.
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«été exelus du concile, comme fufpeéts d’heréfie. On jvlars 681.
les fit entrer : puis on continua l'examen du premier
volume des paflàges produits par Macaire. On vint f . 77é .
à un partage de S. Athanafe fur ces paroles de jefus- mm a.xxvi.j,
ChriftrMon pere, s’il eft poflîble,que ce calice s’éloi-
gne de moi: où S. Athanafi dit; Il montre ici deux edit' ie^-
volontez, l’une humaine qui eft celle de la chair, 8c
l ’autre divine. Sur quoi Bafile évêque de Gortyne
dit : Y oyez, Seigneur, loin de prouver l’unique volonté
comme ils promettoient, ils ont prouvé clairement
les deux volontez par ce partage. Le moine
Etienne répondit ; Saint Grégoire le théologien °«*. »• thui.
prouve clairement l’unique volonté de Jeftis-Chrift,
en difint:Son vouloir n’étoit point contraire à Dieu,
étant tout divinifë. Bafile répondit: Quelle volonté
prétendez-vous qui ait été divinifëe : la divine ou
l ’humaine ? fi vous dites que c’eft la divine, ce qui eft
divin n’a point beioin d’être divinifé: fi e’eft l’humaine
, il y a deux volontez ; & vous le prouverez
malgré vous, par ce même paflàge. Domitius de
Prufiade dit : Je demande que le moine George
condifiiple d’Etienne ioit interrogé fur la doélrine
d’Etienne. On l’interrogea, & il répondit : Il dif-
pute toujours contre le fentiment des peres, c’eft leur
ennemi.
On examina eniuite un partage de fiint Cyrille InMatth.fer. ït
qui fi trouva tronqué ; puis le concile dit parlant à j». 777,
Etienne : Tant s’en faut que vous & Macaire vôtre
maître ayez prouvé l’unique volonté deJeius-Chrift
par ce volume que vous avez produit : au contraire,
lious y avons trouvé que fiint Athanafe enftigne
Tome IX * E