
‘3io H i s t o i r e E c c e e s i a s t i q ü e :
■«m ®;.!>/. Il ajoute dans la lettre à l’arehevêque de Cantorberi
: Tout homme laïque, roi, gouverneur ou
comte, qui prend par violence un monàftere , l’ô-
tant de la puilTance ecclefiaftique pour s’aflujettir
les moines, & fe mettre en pofleffion du bien acquis
par le fang de Jefus-Chrift: : un tel homme
.eft nommé par les anciens peres, ravifleur, facri»
lege & meurtrier des pauvres, & digne d’un terrible
anathême devant le tribunal de Jefus-Chrift»
Comme il s’en trouve che.z nous & ch e z vous, nous
devons fonner la trompette contre eux , .de peur
d’être condamnez par notre Glence. Il ajoute un
mot contre la curiofité dans les habits, & les orne-
• mens fuperflus qui commençoient à s’introduire
dans les Monafteres.
xxxvr exécution du premier canon du concile de
Conciles ¿e Germanie, le prince Carloman en aflembla un le
'to-e.cm.f. premier de Mars 743. à Liptines maiion royale,
.aujourd’hui Leftines en Cambrefis. Saint Boniface
5 7 . y preildoit avec un évêque nommé George & Jean
ïacellaire, tous deux de la part du pape. On y fit
feulement quatre canons. Le premier porte confirmation
du concile precedent, dont tous les évêques,
les comtes, & les gouverneurs promettent d’obfer-
ver lés décrets : tout le clergé fefoûmetaux anciens
canons : les abbez & les moines reçoivent la réglé
de-faint Benoît. Le fécond canon regarde les biens
ecclefiaftiques, & modéré la difpofition du concile
precedent touchant la reftitution que les laïques en
doivent faire. Il eft donc ordonné qu à caufe des
guerres prefentes, le prince prendra pour un t?m§
L i v r e q u a r a n t e î>e ü x ie ’ m e . g ô
Blie partie des biens de l’églife à titre de précaire & — -
de cens, pour aider à l’entretien de fes troupes, à * 74
condition de payer touslesansàl’églifeou aumona-
ftere un fou valant douze deniers pour chaque famille
: en forte que celui à qui la terre de l’égliie aura été
baillée venant à mourir, elle retournera à l’églife.
Mais elle pourra de nouveau être baillée au même titre
de p re ca ire ,fila neceiïué y contraint, & q u e le
prince 1 ordonne.' Toutefois 1 eglife ne doit point
louffrir de cette permiflion, & fi elle eft pauvre, on
lui rendrafonrevenu tout entier: Ce precaire étoit
donc une efpece de fief accordé à un homme de guerre
pour faire le fervice, & feulement a v ie , comme
ils croient tous alors, Le fou n’étoit que d’argent, & v.ùBïane.mm,-
valoir vingt-cinq fols de notre monnoye. J’appelle i ' t'8-'7ï”
famille ce qui eft ici nommé Cajata, & ailleurs Manjus
ou Conjugium ; c’eft-à-dire une maifonavec quelque
etenduë de terres fuffifantespour nourir une famille
de ferfs,
Le troifiéme canon défend les adultérés,, les in-
Ceftes & les mariages illicites y & de vendre aux
payens des efclaves Chrétiens. Le dernier renouvelle
la défenfe des fuperftitions payennes, fous
peine" de quinze fous d’amande. Il y a enfuite un
dénombrement de ces fuperftitions contenant 30.
articles dont les plus remarquables font des facri-
®ces aux morts,, d’autres dans les bois fur des pier-;
resaux fontaines : d’autres à Mercure ou à Jupiter ;
diverfes fortes de divinations :■ entré-autres par
ksoifeaux, par la fieute ou l’éternuëment des chevaux
ou des boeufs, par le cerveau des animaux»-