
2.8 H i s t o i r e : E c c l e s i a s t i q u e .
L’empereur dit : Si vous voulez le prouver, nous
ne vous permettons de le faire , que comme vous
avez dit, par les conciles 3c par les peres. Seigneur,
dit Macaire, ordonnez que le garde des chartes de
cette ég'ife apporte les livres des conciles de la mai-
ion patiiarcale. L’empereut l’ordonna ; 8t George
diacre 8e garde des chartes étant forti du concile,
6c entré dans la bibliothèque patriarcale , revint
peu de tems après apportant les livres des conciles
oecuméniques. L’empereur lui ordonna de les donner
à lire , Sc le moine Etienne diiciple de Macaire
d’Antioche ayant pris le premier volume du concile
d’Ephefe, en fit la leèfcure. Et venant au difcours
de faine Cyrille à l’empereur Theodofe qui commence
: La gloire des hommes, il y lut ces paroles :
L’appui de votre empire eft le même Jefus-Chrift
par qui les rois régnent; 8e les princes rendent ju-
ftice : car fa volonté eft toute - paillante. Sur quoi
Maccaire d’Antioche dit : Le voilà , Seigneur : j ’ai
prouvé une volonté en Jefus-Chrift. Mais les lé gats
de Rome fe levèrent avec quelques évêques de
la dépendance de C. P. ôc les magiftrats; & ils crièrent:
Macaire abufe de ce palfage , faint Cyrille
parle de la volonté divine de Jefus-Chrift, puifqu’il
la nomme toute-puiffante : 6c d’ailleurs il ne die
point une volonté avec la marque du nombre.'
Après que ce premier volume du concile d’Ephefe
eut été lu tout entier , l’empereur fit lire auffi le
fécond, puis il dit : C e ft aüez pour aujourd’hui
d’avoir lu les àètes du concile d’Ephefe : la première
fois on lira ceux de Calcédoine. Ainfi finit la pre-i
L i v r e q u a r a n t i e’ m e. 29
miere aètion ou fefnon du fixiéme concile.'
La fécondé fut tenue trois jours après, favoirle
dixième de-Novembre en prefence de l’empereur ,
& de fes treize officiers. Les mêmes évêques 3 c les
mêmes députez y affifterent. Paul fecretaire de l’empereur
dit en s’adreflant à lui : Votre pieté fe fou-
vient,6etout le concile aulli,qu’après la leèluredu
concile d’Ephefe , vous avez jugé a propos de lire
celui de Calcédoine. L’empereur ordonna, 3 c An-
tiochus leèleur & notaire du patriarche de C. P,
ayant commencé à en lire le premier volume, vint
à cet endroit de la lettre de faint Léon à Flavien :
Chaque nature fait ce qui lui eft propre avec la
participation de l’autre. Le Verbe opere cequi convient
au Verbe, & la chair cequi convient à la chair:
l’un brille par fes miracles , l’autre fuccombe aux
mauvais traitemens. Alors les légats de Rome fe
levèrent Sc s’écrièrent -.Vous v o y e z , Seigneur,que
ce pere enfeigne clairement deux opérations naturelles
en Jefus Chrift , fans confufion 8e fans divi-
fion , 3 c il enfeigne dans ce difcours, que le concile
a dit être l’appui delà foi orthodoxe. Que dit à
cela lé vefterable Macaire , 6c ceux de fon parti ?
Macaire dit : Pour moi, Seigneur, je ne dis point
deux opérations: 3 c je ne voi point que Léon d’heu-
reufe mémoire l’ait dit en ce palfage. Croyez-vous
donc, dit l’ecnpereür , qu’il aie dit une opération :
Macaire répondit : je ne parle point de nombre :
je dis feule ment l’opération theandrique fuivant
faint Denis. L’empereur reprit : Et comment entendez
vous cette opération theandrique? Macaire
D iij
An . 680.
X I I .
S e c o n d e fe f -
i ï o n .
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