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de C. P. dit: Je vous avertis que Conftantin, qui
fe dit prêtre de l’églifed’Apamée en Syrie, eft à la
porte, Sc demande à entrer pour vousinftruire de
quelque choie concernant la queftionprefente.On
le fit entrer, & il d it: Si j ’avoisété o iii, nous n’aurions
pas reçu la perte que nous avons foufferte cette
année dans la guerre de Bulgarie. En effet, les Bulgares
nation barbare ayant paffé le Danube , commencèrent
alors à faire des courfes dans la Thra-
ce; Sc l’empereur Conftantin fut contraint défaire
avec eux une paix honteufe, Sc de leur payer tribut.
Le prêtre Conftantin continua : J’ai voulu
dès le commencement entrer dans le concile, Si
vous exhorter à faire quelque accommodement*
fans perfecuter les. uns ni les autres -, je veux dire*
ni ceux qui difent une volonté , ni ceux qui en d i-
fent deux. J’allai trouver le patrice Théodore , Sc
le priai de parler de moi au concile. Maintenant i l
vous l’ordonnez, j’écrirai en fyriaquece que Diets
m’a donné fur la foi , 8c on le traduira en grec. .
Le concile dit.'comme vous nous avez explique
vospenféesen grec,déclarez aufti votre foi. Il demanda
un délai de fix jours ,q u i lui futrefufé, parce
qu’il avoit demandé lui-même à être oiii. Il die
donc.: Je recoonois deux natures, comme 3 a été
dit a Calcédoine , Sc deux proprietez, Pour les ope-^
rations, je n’en difpute point, il vous les admettez
comme proprietez. Mais je ne reconnois qu’un®
volonté de la perfonne du Ve rb e ic’eft-à dire, de fa
fubfiftance. Car pour dire la vé r ité , je ne fai ce que
veut dire en grec hypoftafe. Q c je dis la volonté
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de la perfonne du V e rb e , même après l’incarna-
tion. Car le Pere , Sc le Fils, 8c le Saint Efpric ne ¡ff ^0°
font qu’une volonté. On lui demanda il cette unique
volonté qu'il reconnoifloit en Jefus-Chrift étoit
delà nature divine ou de la nature humaine. Il répondit
: C ’eft de la divinité. On lui demanda,. fi la
nature humaine de Jefus-Chrift avoit une volonté i
Il répondit : Oiii, une volonté naturelle : car il l’eue
depuis fanaiflance jüfquesàla croix, 8c c’eftceque
j ’appelle une propriété. Quoi donc, lui d it-o n ,
Jefus-Chrift depuis fa Croix quitta-t il la nature
humaine ? Il répondit : La volonté humaine ne demeura
pas avec lui, mais avec la chair 8c le fan g .
Car il n’a plus befoin de boire ou de manger, de
dormir ou de marcher. On le preifa ainfi : Vous
avez dit que la perfonne du Verbe avoit une volonté
: vousavez dit enfuite que fon humanité avoit
une volonté naturelle : comment donc ne recon-
noiiTez-vous en Jefus -Chrift qu’une volonté ? Il l’a
quittée, répondit-il, avec la chair 8c le fang: 8c on
le pouifa jufques à dire que Jefus-Chrift s’étoic dépouillé
de fa chair. Il reconnut que c’étoit la doctrine
de Macaire d'Antioche , 8c y perfifta difant,
qu’il ne pouvoir croire autrement. Alors le concile
s’écria : C ’eft l’opinion des Manichéens c’eft la
créance d’Apollinaire. Anathêmeà lui 8càfesdogmes
: chaiïez le Manichéen. Ainfi.Conftantin d’A -
pamee fut chafle du concile.
Enfuite George patriarche de C. P.dir : Je vous
demande en grâce avec quelques évêques dépen-
dans de ce iiege, que s’il eft poifible , les perfonnex,
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