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r . i j .
v . T ihn. de la
fa tnte Vierge.
314 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i o i j e . .
d’entendre , que c’eft parle S. Efprit : comme le Seigneur
s'eft fait de la fainte Vierge une chair pour
lui-même. Nous n’en fçavons pas davantage : finon
que la parole de Dieu eft vraie, efficace & toute-
puiflante, &da maniere incomprehenfible.
S. Jean Damafcene, après avoir fuffifammenc
parlé de Jefus-Chrift, vient enfuite à la fainte Vierge
: dont il raconte la geneafogie, la naiffance, l'éducation
au temple, le mariage fuivant les traditions
qu’il croïoit véritables’, & qui ont eu depuis
c.i6. encore plus de créance. Il montre qu’il faut hono-
,,I7. rer les faints Se leurs reliques, &c infifte fur le cul-
£.18. te des images. Il donne le catalogue des faintes
écritures : dans l ’ancien reftament il fuit le canon
des Hébreux , mais il ajoute au nouveau les canons
des apôtres. Il reprend enfuite quelques queftions
qu’il avoit obmifes, & finit par ce qui regarde la
fin du monde.
Entre les autres traitez dogmatiques de S. Jean
Damafcene , le plus fingulier eft la difpute contre
un Sarafin : ou plûtôt l ’inftruétion de la maniere
dont on lui doit répondre. On y voit les principales
objections quelesMufulmans propofoient ordinairement
aux chrétiens : fiar la divinité du Verbe:
l ’incarnation, la eaufe du mal & le libre arbitre ; &
que les chrétiens emploïoient l’autorité de 1’Alcorán
pour les convaincre. S. Jean Damafcene les refute
plus au long dans fon traité des herefies, où il infifte
Her. 1 0 1 . principalement fur ce que Mahomet n’avoit donné
caui.mm. Gr. aucun témoignage de fa million.
Ce traité comprend cent trois herefies en. autant âein^l.p. 27®.
i l if
L i v r e q u a r a n t e - d e u x i e ’m e . 315
d’articles, dont les quatre-vingts premiers font tirez
de S. Epiphane. Suivent lesNeftoriens,lesEu-
tyquiens, & leurs différentes feétes : puis plufieurs
autres inconnus d’ailleurs. Les uns chantoient les
louanges de Dieu , en danfant avec des femmes :
d’autres mettoient toute la religion dans les bonnes
oeuvres, fans aucune étude de l’écriture : d’autres
pnoient toujours debout fans jamais fléchir les genoux
: d’autres croïoient l’ame mortelle : d’autres
blâmoient des paroles & des a&iors de Dieu-même.
d’autres mêloient au chriftianifme desfuperfti-
tions païennes. Il n’oublie pas les Monothelites.ni
les Iconoclaftes.
Le principal ouvrage moral de S. Jean Damafcene
font les p a r a l lè le s c ’eft-à-dire , la comparaifon
des fentencesdes peres avec celles de l ’écriture. Elles
font rangées par matières fuivant l’ordre de l’alphabet
Grec, & divifées en trois livres. Il y a encore
plufieurs fermons fur différentes fêtes & plufieurs
hymnes. Car les Grecs reconnoiffoient ce
faint pour l’un des principaux auteurs des hymnes
qu’ils chantent dans leur office. Enfin On lui attribue
l’hiftoire Indienne de Barlaam & Jofaphat :
mais on doute qu’elle foit de lui, & encore plus que
ce foitunhiftoire véritable : onnefçait poit l’année
de la mort de S. Jean Damafcene : mais l eglife honore
fa mémoire le fixiéme de Mai.
En Allemagne S. Boniface voulant établir foli-
dement la religion, fonda le fameux monaftére de
Fulde par les foins de S. Sturtne un de fes plus fidèles
difciples. Sturme étoit né en Bavière de païens
S f iij
JM.
art. 99. i® îv
Mart . Rom. 6 .
M a i i . B o l l . tom,
i y . p . i o i .
X L I V .
C om m e n c em e n t
de fa ine Sturxnç.
Vita S. Sturm. ta.
4. acï . fa n i l , Ren ,
p. 27©.