ne restent uniformes, ni vers l’Est, ni vers le Nord-Ouest, ni vers le
Sud-Ouest. Vers l’Est, les argiles turoniennes se rapprochent delà
surface et finissent par affleurer. Vers le Sud-Ouest et surtout vers
le Nord-Ouest, les formations turoniennes sont éminemment calcaires
de sorte que l’épaisseur perméable augmente beaucoup. Les profondeurs
de la nappe d’eau varient donc en raison de ces variations
mméralogiques. Au nord de la Cancbe, sur les plateaux du Boulonnais,^
les puits atteignent une profondeur moyenne supérieure à
50 mètres ; il en est qui vont à 80, 90 et même 100 mètres. Au Nord
du Thérain, dans les cantons de Formerie, de Crèvecoeur, de Grand-
villers, de Marseille, de Breteuil, on trouve les mêmes chiffres.
Mais à 1 Est de 1 Escaut, les puits diminuent progressivement de profondeur;
la nappe aquifère se rapproche de la surface, les sources
se multiplient, l’eau coule dans les moindres vallées; ce phénomène
est très saisissant le long même de l ’Escaut; tandis que, sur sa rive
gauche, les vallons latéraux n’atteignant pas encore la nappe d’eau
restent à sec, presque tous les « riots » de la rive droite touchent au
niveau hydrostatique et deviennent des cours d’eau permanents.
Cette nappe aquifère, plus ou moins profonde selon que la couche
imperméable est plus ou moins lointaine, alimente la plupart des
puits; pour cette raison, on l’appelle la nappe phréatique. On a conteste
quelquefois la propriété du terme de cc nappes », appliqué aux
courants d’eau qui circulent dans la craie ; mais cette critique n ’est
pas fondée; en réalité, malgré les îlots secs parfois rencontrés, l’ensemble
des fissures de la craie forme un système ininterrompu, un
reseau serré et continu ; la surface hydrostatique, c’est-à-dire la surface
courbe obtenue en joignant dans l’intérieur d’un même massif
crayeux tous les points où l’on peut observer le niveau de la nappe,
se développe avec régularité; coupée par un plan vertical, elle présente
entre deux vallées parallèles une courbe convexe régulière,
quel que soit le profil de la surface du so l1 ; cette disposition prouve
que la perméabilité est constante et que l’eau forme une nappe.
Mais la surface de contact entre la couche aquifère et la couche
imperméable ne forme pas une séparation absolument étanche, de
sorte que, s il existe au-dessous de la première couche imperméable
une alternance de lits de perméabilité différente, on obtient une
superposition de plusieurs nappes aquifères qui s’alimentent soit païen
haut a travers les couches supérieures, soit par affleurement dans
p. 74, 69 passim, Gt 46, p . 104-106 i dtins DgIihîls 21^ P f a n «ci rin iif ic tt i
ïempleux-la-Fosse A.S.G N, XXXIII, 1904 p 3 Dollfas. Un sondage a
* Boursault, 208, p. 127-128.
des régions éloignées. En fait, on observe souvent cette alternance.
Dans un puits de Liévin, près de L en s1, on a pu remarquer que les
marnes turoniennes sont composées de bancs faiblement argileux
intercalés entre des assises plus argileuses, selon la coupe suivante .
Teneur pour 100
Profondeur. : de carbonale-de chaus. Argile.
o<r . 74,74 21,5
¡ 2 71,11 25,3
, 7 ' 84,32 12,65
ko . . 76,54 19,65
64 ' ; ! '. g ' I . . . . . . 89,35 7,90
«2 65,90 28,75
80 ■• ' ’ ’ ! ! I I I I - • • • • 75’71 19)85
q o 62,26 32,55
9 9 ’ ' ’ ' ‘ ’ 50,08 39,65
Un forage à Doignies2, canton de Marcoing, montre la même
superposition de plusieurs lits imperméables .
Epaisseur.
Profondeur.
O
A r g i l e .................................... ..................................................
Craie b lan ch e à s i l e x ........................................................... i l
D - . - - 6t
20 Craie grise avec silex
26
Craie b lan c gris plu s d u r e . . . . . . *
Niveau des p u its voisins.
30 Craie b la n c g ris , mêlée de s i l e x ............................. • • 3y80-
33,80 M a r n e bleue (couche imp e rm é ab le ) . . . . . . . . 0 ,0 a
- 33,85 Craie b lan c g ris. . . . . ■ ■ • • • ■ • • • • • • - jbhO
37,35 Marne bleue (couche im p e rm é ab le ) ...................... •
37,50 Craie b lan c d u r, mêlée de s i l e x ................. L ° 0
3 9,30 Marne bleu p èle (couche im p e rm é a b l e ) .... 0 ,1 0
39,40 C r a i e . . .................................................................... 10)50
A Cologne3, près d’Hargicourt, on a de même rencontre en 1900,
m-dessous de 57“ ,85 de craie blanche, une glaise bleue l m,80, une
craie 2m,25, une glaise bleue 0m,90, une craie dure l m, 1 0 , une
glaise bleue 8“ ,40. Grâce à cette disposition, les forages et les puits
peuvent rencontrer plusieurs nappes profondes.
Ces nappes ont une grande importance économique parce qu elles
suppléent à la nappe phréatique, dont le débit inconstant baisse
chaque jo u r; c’est elles que vont chercher en général les sucreries,
les grosses fermes, les usines. Très souvent elles sont artésiennes;
1 Desailly, 217, p. 21.
2 Gosselet, 69 (canton de Marcoing).
5 A. S. G. N. XXIX, 1900, p. 72.