■1.023 mètres prolongée par une jetée basse en moellons de
2.100 mètres. Resserré dans cet étau, le chenal s’est approfondi et
fixé. Mais, brusquement, 800 mètres avant Le Hourdel, à l’endroit
précis où la jetée basse de gauche qui avait jusqu’alors tourné vers
la baie une courbure concave lui oppose une courbure convexe, le
courant se détourne de la rive gauche et se reprend à vagabonder
parmi les sables; à peine libre, il perd toute règle; il échappe à toute
contrainte. Cette situation n ’a pas cessé d’inquiéter Saint-Valery. A
la suite de l’insuccès de quelques- travaux exécutés par décret du
25 août 1890, le conseil général de la Somme a fait instituer une
commission pour étudier de nouvelles améliorations-(1900) qui furent
décidées : les travaux ont été adjugés en avril 1902. En démolissant
sur 500 mètres 1 extrémité aval de la digue basse de Saint-Valery,
on espère provoquer par des dragages la déviation du chenal; un
épi courbe censtruit sur la rive gauche appuierait ce changement de
tirection. On réussira sans doute à fixer sur un trajet un peu plus
long cet insaisissable chenal; mais, à son extrémité libre, il recommencera
de fuir à travers les bancs dont la mobilité délie tous les
efforts humains. Tous les remèdes proposés ou appliqués n’ont pas
empêché le déclin des ports de la Somme. Le Crotoy est mort. Le
Hourdel n a vécu qu’un court intervalle, entre deux fantaisies de la
Somme. Saint-Valery dépérit chaque jour, abandonné par les gros
tonnages et concurrencé par les voies ferrées ; la côte est perdue pour
le commerce; les ressources de l’art s’y épuiseront contre les forces
naturelles %
I I I
L EXPLOITATION DU PAYS PAR L’HOMME. LA VIE DES HABITANTS;
GI JLTIVATEURS_ET MARINS
L instinct populaire a, dès longtemps, discerné l’originalité de cette
terre d’alluvions, oeuvre commune de la nature et de l’homme. Dans
cette appréciation naïve, la valeur agricole de la terre tient plus de
place que l’intérêt pittoresque du paysage. Presque toutes les communes
de la lisière du plateau y descendent chercher quelques parcelles
de territoire ; il n ’en est guère quine possèdent point leur
portion de « Bas-Champs » ; il existe autant de Bas-Champs que de
communes ; c’est par ces mots que sur toute la côte le paysan désigne
le 31 mai 1904 ' PUWié UD l i t I f t S des f t P Ë