LA PICARDIE
E T L E S R É G IO N S V O I S IN E S
ARTOIS — CAMBRÉSIS — BEAUVAISIS
C H A P ITR E PR EM IER
EXCU R S ION S AUTOUR DE LA R ÉG IO N DE C RA IE
L E S L IMIT E S D ’UNE R ÉG IO N G É O G R A PH IQ U E
I. Les lim ite s vers l ’Est. La T h ié r a c h e .||l| II. Les lim ite s vers le Nord. Le P ay s
Minier. Le Ras-Pays. Le Bas-Roulonnais. — III. Les lim ite s vers le Sud. Le
pays de Bray. Les « Montagnes » te rtia ire s .
Un relief calme qui se poursuit, sans jamais dépasser 200 mètres
d’altitude,, en de larges ondulations uniformes ; d’épaisses assises
de craie blanche souvent cachées sous un manteau jaunâtre de
limon ; des eaux rares qui s’écoulent lentement sur le fond tourbeux
des vallées ; des vallons secs transformés en torrents par les orages ;
une terre fertile, presque dégarnie de végétation arborescente, couverte
de champs et de moissons ; de gros villages agricoles pressant
leurs fermes et leurs granges au centre de leur terroir ; un peuple
de moyens et de petits propriétaires attachés au sol depuis des siècles ;
des voies de communication faciles et nombreuses le long desquelles
se sont établies des industries issues du sol par leur matière première
et leur main-d’oeuvre; des villes, petites pour la plupart, qui
sont plutôt de gros marchés ruraux que des agglomérations urbaines;
tel est, dans son ensemble, l ’aspect de la contrée qui s’étend de Beau-
vais à Arras et à Cambrai sur 120 kilomètres, d’Abbeville à Saint-
Quentin et à Laon §ur 160 kilomètres.
Lorsqu’on a dépassé la ceinture forestière qui forme vers le Nord
comme le front de la région parisienne, on pénètre dans cette grande
plaine de culture, et, jusqu’au pays noir de Béthune, de Lens, de
Douai et de Valenciennes, les regards se perdent dans sa continuité
monotone. L’impression de lassitude qu’elle laisse aux touristes
PLAINE PICARDE. \