
 
        
         
		se  reflète  ainsi  dans  l’économie  rurale,  dans  toutes  les  phases  et par  
 toutes les variétés  de  la  vie  des  champs1. 
 LES  INFLUENCES  GÉNÉRALES  :  VENTS,  TEMPÉRATURE,  HUMIDITÉ 
 Les  vents. 
 Deux  influences  se  partagent  le  climat  du  Nord  de  la  France  :  
 l’influence  de  l'Océan  et l’influence du  continent. 
 ^  Elles  se  révèlent  immédiatement  dans  le  régime  des  vents.  
 D  après  les  observations  faites  à Montdidier  pendant  quatre-vingt-  
 six ans,  les  deux vents  dominants  sont  le  vent N.-E.  et le  vent S.  0 .  
 A Laventie, c est  aux mêmes vents,  auxquels  s’ajoute le  vent N.  0 .,  
 que  revient la  supériorité.  Le  tableau  suivant en  fait  foi 2  : 
 STATIONS N. N. E. N. 0. E. S. S.  0 . S. E. 0. 
 L aventie  (1868-1^95).  ..  .  .  
 Montdidier  (1784-1869).  .  .  
 Abbeville  (1840-1860).  .  .  .  
 Amiens  (1879-1890)  . . .   ; 
 120 
 97 
 81 
 97 
 188 
 169 164 
 154 
 150 
 146 158 
 149 
 84 
 65 
 81 
 106 
 106 
 120 
 96 
 134 
 116470 
 187 150 
 123 
 88 
 96 
 69 
 90 
 145 
 137 
 141 
 L’influence  océanique  qui  se  traduit  surtout  par  les  vents  S.  0.  
 et N.  0 .  est commandée p a r la   circulation  atmosphérique  de  l’Atlan-  
 tique Nord*.  On  sait  qu’il  existe  vers  le  35°  de  latitude  Nord  un  
 maximum de pression barométrique (766 millimètres) et, d’autre part, 
 L étude  régionale  des  climats  demeure  forcément  incomplète  parce  que nous  ne  
 possédons-  pas  encore  un  système  d’observations,  embrassant  un  grand  nombre  de  
 stations  et  un  grand  nombre  d’années,  d»  Les  séries  d’observations  longues et  homogènes  
 sont  rares  Nous  avons  heureusement  les observaüons météréologiques  de  Victor  
 e t Camille  Chandon  de Montdidier  1786-1869,  publiées  p ar  M.  Duchaussoy.  En  outre  
 Laventie et Fecampfourmssent de bonnes  séries. 2«  Les  séries qu’on pourrait mettre bout  
 a bout manquent  d homogénéité  :  Abbeville,  par  exemple.  3»  Les  séries  qu’on  voudrait  
 comparer  manquent  de  parallélisme  ;  elles  ont  été  faites  sans  méthode  d’ensemble. 
 f °US  llmpulS'0n  de  M-  An«ot>  les  stations  agronomiques  préparent  
 de  bonriag  observations  qu’on  peut déjà  utiliser  et qui fourniront  dans  quelques  années  
 des  ensembles  homogènes  et  parallèles ;  il  faudrait,  pour  cela,  que  les  crédits  ne  leur  
 lussent n i supprimes,  ni  diminués. 
 chlffres  indiquent  combien  de  fois  sur  mille  observations  le  vent  a  soufflé  
 d u n e   direction  donnée.  Les  moyennes  toutes  faites  ou  les  chiffres  avec  lesquels  nous  
 es avons  établies sont  empruntés  pour  Laventie  au  Bull.  Station  Agron.  Pas-de-Calais,  
 à  08807  P° Ur AbbevUleàHeoquet  (176);  pour Amiens, 
 Cf.  Teisserenc  de  Bort.  Atlas de Météorologie maritime. 
 dans les  parages de l’Islande, une zone de basses pressions  (784 millimètres). 
   Ces deux centres  d’action  se  déplacent  selon  les  saisons;  en  
 été,  ils remontent vers le Nord ;  en hiver,  ils  descendent  avec le soleil  
 vers le  Sud. A  la  fin  du  printemps  et surtout en  été,  quand  ils  occupent  
 leur position  la plus  septentrionale,  ils  nous  envoient  une  proportion  
 plus forte de vents océaniques N.  0 . En  automne  et en  hiver,  
 c’est la  proportion  des  vents  océaniques  S.  0   qui  augmente l. 
 L’influence  du  continent est  commandée par les  hautes pressions  
 qui,  surtout  en  hiver,  s’étendent  sur  les  terres  refroidies  et  d’où  
 s’échappent vers la mer  plus  chaude les  vents E.  et N.  E.  Partout au  
 printemps  dominent  les  vents  E.  et  N.  E.  ;  leur fréquence  annonce  
 la vigoureuse et décisive action des  calmes continentaux ; elle  diminue  
 en  été quand le continent échauffé sollicite davantage les vents Ouest.  
 Le tableau  suivant  la met  en  lumière2. 
 Vents de printemps [Mars, Avril, Mai). 
 STATIONS. N. N. E. E. S.  E. s: S.  0. 0. N. 0. 
 Manche  (1869-1878)  . . . . 98 175 148 69 78 159 155 114 
 Amiens  (1879-1890)  .  .  .  . 116 203 105 60 105 120 134 157 
 Abbeville  (1834-1841)  .  .  . 77 296 94 48 54 144 132 155 
 L aventie  (1868-1895).  .  .  . 154 257 76 96 85 103 73 152 
 Toute  la  météorologie  du  pays  est  un  conflit  entre  ces  deux  
 influences.  Elles  déterminent par leurs vicissitudes les grands mouvements  
 d’air  dont  la  complexité  caractérise  ces  climats  variables.  Il  
 est  rare  de  ne  pas  les  trouver  l’une  ou  l’autre  dans  l’aspect  d’une  
 journée  quelconque.  Il  faut  de  belles journées  de  printemps  e f d’été  
 pour observer à Abbeville  la simple  alternance  d’une brise de  mer et  
 d’une  brise  de  terre,  l ’une  soufflant  légèrement  du  Nord-Ouest,  de  
 midi  jusqu’au  coucher  du  soleil,  l’autre  s’élevant  doucement  au  
 Sud-Est  durant  les  premières heures de  la matinée  ;  mais  ces  brises  
 locales  sont  rares.  Le  régime  des  vents  qui  engendre  notre  climat  
 dépend  de  causes  plus  lointaines  et  plus  générales  :  il  a  sa  source  
 dans les  deux grands  courants  dont l ’influence nous  apparaît  dans la  
 prédominance des vents N.  E.  et  S. '0   :  on peut très  souvent  les voir  
 l’un  au-dessus  de  l ’autre ;  tandis  que  le  courant  équatorial  pousse 
 *  Allard,  148,  p. 24  et  ssq. —  Duchaussoy  170,  p.  101,  et 168, p.  167-171. 
 1  Cf.  pour  la  Manche, Allard,  148,  p.  24 ;  —  pour  Amiens,  Duchaussoy, 168, p. 169  ;  
 '.-y-  pour Abbeville,  Brion,  159,  p.  313;  — pour  Laventie,  179.  Cf.  note  2.