Normandie, présentent un territoire agricole plus morcelé et forcent
les gioupements de cultivateurs à se diviser; de là vient que, dans
les arrondissements de Montreuil, de Boulogne et de Saint-Pol et
dans les parties -occidentales des arrondissements d’Amiens et de
Beauvais, les communes se composent très souvent de deux ou plusieurs
hameaux et figurent
dans les recensements avec un
chiffre très faible de population
agglomérée. Il n ’en faut pas
conclure que la population est
dispersée comme dans le Bray,
mais qu’au lieu de se concentrer
tout entière au chef-lieu
de la commune, elle se répartit
en plusieurs agglomérations.
Quand le chef-lieu d’une
commune se trouve dans une
vallee profonde et que son
terroir agricole empiète sur le
plateau, les cultivateurs ont
intérêt, pour éviter la rude
Fig. 30. Le nombre des agglomérations
*§g communes de l’arrondissement
d Abbeville. Opposition entre l’agglomération
unique du plateau de craie et les hameaux
nombreux des Bas-Champs
montée qui mène aux terres d’en haut, à s’établir sur le plateau ; il
n est pas rare, le long de la Somme, de l’Authie et de la Canche,
de voir les habitants d’une commune partagés entre un ou deux
hameaux de vallée et un ou deux hameaux de plateau ; ainsi dans
arrondissement d’Abbeville, au contact des Bas-Champs, des vallées
de la Somme, et des ravins du Vimeu, on compte de nombreux
dédoublements d’agglomérations^
Le grand principe de la fixation, de la localisation des agglomérations
rurales, c’est donc la possession et la jouissance de la terre.
Rarement d autres considérations ont prévalu. Toutefois il existe
certains villages agricoles dont les emplacements jalonnent le tracé
des voies romaines; leurs noms sont significatifs : Estrée, Chaussée,
Cauchie, Cauchy ; dans ce cas, l ’église s’élève très souvent au bord
meme de la route ; et dans les champs, la chaussée sert de limite au
erntoire des paroisses. Partout ailleurs on peut dire que le village
est antérieur aux routes qui le desservent ; son premier souci ne fut
pas de rester en communication avec autrui, mais de se mettre en
contact avec la terre nourricière.
ML»