tabac dans le Pas-de-Calais; en 1897, la production sur 1.032 hectares
atteignit 2.426.772 kilogrammes, soit un rapport de 2.139 francs
par hectare.
La Chicorée. — Sur les confins de la Flandre, la chicorée apparut
en même temps que la betterave, alors que le blocus continental
avait renchéri le café. Il y a, entre la betterave et la chicorée, des
points communs ; plantes sarclées toutes deux, elles occupent dans
la rotation la même place ; de plus, les feuilles de la chicorée forment
pendant l’hiver un excellent fourrage pour les vaches laitières.
Ma is elle demeure encore très localisée. Ses longues racines pivotantes
ne réclament pas seulement d’abondants engrais comme la
betterave, mais elles exigent plus impérieusement que les racines
sucricres la profondeur d’un sol très meuble qui favorise leur développement
et qui facilite leur arrachage, Elle se plaît beaucoup dans
les terrains sableux de la Plaine Maritime, en arrière des dunes ;
ailleurs, on ne la rencontre guère qu’autour de Saint-Omer et sur le
limon des plateaux, au voisinage de Marquion et de Cambrai ; ce
limon est plus épais et moins argileux que dans le Haut-Artois ; dans
les communes de Naves, de Riencourt, de Sauchy-Cauchy, de Sailly,
de Niergnies, de Wasnes-au-Bac, elle occupe au maximum trois ou
quatre hectares dans les exploitations qui la cultivent; en 1900, le
département du Pas-de-Calais n ’en contenait que 63 hectares. Les
fabriques de chicorée de Cambrai s’alimentent en Belgique et en
Flandre1. Par un phénomène inverse de celui que nousuvons observé
pour le lin et pour l’huile, c’est ici la fabrique qui a développé la
culture. Bien plus, on songe à étendre les champs de chicorée; la
concurrence menace la betterave, la souveraine d’aujourd’hui;
demain, si la lutte devenait impossible, la chicorée pourrait en
beaucoup d’endroits prendre sa place ; on aurait un nouvel exemple
d'une évolution des cultures, imposée par les lois économiques et
favorisée par la souplesse du sol.
En somme, toutes ces plaines fertiles nous donnent le spectacle
d’une agriculture nouvelle, fondée non plus sur l’observation de
règles traditionnelles, mais sur l’application chaque jour plus rigoureuse
d’une méthode scientifique. La production agricole y prend le
caractère d’une collaboration savante de l’homme avec la terre.
Le travail de la glèbe n ’est plus uniquement une oeuvre d’énergie
physique; c’est une spéculation qui cherche à produire beaucoup
et à meilleur marché pour gagner davantage. Les campagnes de
Picardie, d’Artois, de Cambrésis et de Beauvaisis se mêlent chaque
jour plus intimement au grand mouvement économique qui, en
rapprochant les pays, bouleverse les conditions de la production et
de la vente.
A PPENDICES
Rendement du blé à l’h e c ta r e .
1892 1900
hectolitres. hectolitres
;Î)ï. S e in e ............................................. .................. 26,8 4 4 ,3
2. N o r d ............................................. .................. 2 5 ,5 27
3. A isn e ............................................. .................. 2 3 ,9 2 3 ,4
4 . S e in e - e t-O is e ........................... .................. 23,9 2 5 ,5
5. O i s e ........................... .... . . . 2 2 ,8 23,1
6 . Seine-et-Marne...................... . . . . . . 2 2 ,5 26
7 Eu re -e t-L o ir, . .<.................. . . . . . 2 1 ,5 2 2 ,8
8. A rd e n n e s .................................... . . . . . 2 1 ,4 1 8 ,2
9. S om m e ........................................ ...................... 2 1 ,2 19
10. B eK o r t........................................ . . . . . 2 0 ,5 16.5
11. P a s - d e -C a la is ........................... . . . . . 2 0 ,2 19
12. Marne............................................ .................. 1 9 ,4 18
13. A llie r............................................. .................. 18,6 17,3
Avoinè.
Production Ren
en milliers d'hectolitres. à l’hectare.
1892 | 1900 1892’ 1900
A i s n e .................................................. 2947 3662 30,6 3 2 ,4
Nord. . ............................................. 2701 3226 4 7 ,8 50
O is e ...................................................... 2616 2957 2 7 .8 3 1 ,2
P a s -d e -C a la is .................................... 3669 4051 36 37
S o m m e ............................................. 3442 3632 32,5 31
S e in e -e t-M a rn e ............................... 3903 2 9 ,2 35
E u re -e t-L o ir .................................... 3019 3476 2 2 ,2 24,3
É ten d u e cultivée en lin, en 1898.
Nombre Proportion p. 100
Arrondissements. d'hectares. du territoire.
A r r a s ................................................. : 530 0 ,38
L i l l e ................................................. 422 0 ,4 8
D u n k e r q u e .................................... 419 0 ,5 8
B é th u n e ............................................ 230 0 ,2 4
D o u a i................................................. 201 0,42
H a z e b ro u c k .................................... 188 0 ,2 7
S a in t -O m e r .................................... 149 0 ,13
M o n tr e u il......................................... 67 0,05
V a le n c i e n n e s ............................... 64 0 ,1 0
S a in t -P o l ......................................... 57 0 ,0 5
Avesnes. . .................................... 57 0 ,04
C a m b r a i ........................................ 12 0,01
Boulogne