£A PLAINE PICARDE
montre qu’une coupe faite dans le Pléistocène en un endroit où toutes
es assises seraient représentées donnerait de haut en bas la succès
sion suivante : succes-
D iv is io n s u p é r ie u r e :
I . Lim o n su p é rieu r ou te r re à briques.
Limon sableux supér ieur ou ergeron.
3. Gravier su p é rieur.
D iv is io n m o y en n e :
1. Lim o n gris cendré.
2. L im o n fendillé.
3. Lim o n sableux m o je n .
4. Gravier mo y en .
D iv is io n in f é r ie u r e :
1. Tourbe.
2. Glaise.
3. Sable.
4. Diluvium ou dépôt caillouteux in fé rieu r.
k d it diViSi° nfS 8lrati«raPl>i1“ S i " Pléistocène, il faut
mettre a p art la division inférieure, formation fluviatile oui constitue
a proprement parler le diluvium des vallées • c'est T
movenne p! à l- , . > c est a la division
moyenne et a la division supérieure qu’il faut appliquer le mot de
hmons ; on y voit en somme que les limons soM les produ” s de
eux périodes, pendant lesquelles une même succession de phéno vme msi°n de ü : sm— d i i í ’ ’ .’ a terrke, lques est à FerSer°n ce que le limon fendille
est au limon sableux moyen. Chacune des deux divisions repose
partie supérieure des tracés incontestables de
these, fondee presque tout entière, à défaut de fossiles su rl'obser pïro;r:nS:x^r^JBBH 0 - , r r gcuiugit; grâce a elle, on Darvient
a concevoir la nature des phénomènes pléistocéne; sur tome
1 étendue de la région Franco-Relp-p pi • oute
à expliquer leur genèse * 1 d l" S U" e °erlame
Mais il y a loin: de cette classification théorique à la disposition
l i l t Ï s S T 16 “ li°n d6 C°”di‘i0"S
Deux faits surtout déterminent, dans les plaines de Picardie
d Artois et de Cambrésis, la nature propre de leur couverture
LES LIMONS 79
neuse S d’une part, l’irrégularité et la faible extension des assises
moyennes ; d’autre part, la régularité et la généralité des assises supérieures
(terre à briques et ergeron.) On trouve toutes les assises au
complet et directement superposées, aux environs de Valenciennes,
du Quesnoy et de Mons et dans le voisinage de P a ris 1. Mais dans la
région intermédiaire de Cambrai, d’Arras, de Saint-Quentin et
d’Amiens, on les rencontre rarement toutes au même point. Certaines
couches ont été enlevées pendant les arrêts de la sédimentation
: l’assise moyenne, si bien conservée autour de Bavay, se
montre à peine dans la dépression de la Somme : on l’observe en
plaques étroites près d’Airaines, de Molliens-Vidame, de Long, de
Donqueur, de l’Étoile2. Par contre, on remarque la constance de
l’assise supérieure; elle recouvre les autres assises ; elle monte plus
haut sur les plateaux et descend plus bas dans les vallées, présentant
des différences d’altitude de 150 mètres ; dans le Santerre elle occupe
à elle seule toute la surface; sur le versant Sud de la vallée de la
Somme, à Saint-Acheul, Saveuse et Montiefes, on la constate à tous
les niveaux, au-dessus des deux autres assises. De 1 irrégularité de
l’assise moyenne et de la constance de 1 assise supérieure, il resuite
ce fait, capital pour la géographiê agricole, que le limon des plateaux
dans tout ce pays de craie appartient surtout à 1 assise supérieure et
que le caractère des sols dérive de cette prépondérance de l’ergeron
et de la terre à briques. -
Dans cette association de la terre à briques et de l’ergeron, le
rôle économique de chacun des deux éléments est déterminé à la
fois par leurs caractères minéralogiques et par leur position respective.
L’ergeron, jaune clair, très fin, doux au toucher, s’écrase sous
les doigts en une poussière ténue et presque impalpable ; dans cette
région, il se charge d’une assez forte proportion de calcaire, parfois
sous la forme de concrétions ; il doit souvent à ce calcaire une teinte
gris blanchâtre qu’on ne remarque pas dans l’ergeron des plateaux
argileux situés à l’Est de l’Escaut ; il est riche en nuances locales et
peut refléter les variations du sous-sol ; dans la plaine de Laon, il
est à l’état de sable presque pur, mélangé de granules de craie; dans
la forêt de Mormal, il sè confond par sa base avec le sable tertiaire
sous le nom de « Boulants » ; on a vu des bestiaux s’y enfoncer
jusqu’au ventre et s’en dégager au prix des plus grands efforts. La
terre à briques, brun rougeâtre, homogène,sans trace de stratilica-
1 Ladrière, 92, p. 268-276.
! Id., 93.