rieux des hottes. Cette nature fraîche et pittoresque, ce travail menu
et multiplié nous éloignent des plaines à labour immenses et monotones
où le regard se perd à l ’horizon sur les champs de blé (Pl. II).
Par le tour d’horizon que nous venons d’achever, nous sommes
entrés, sur la périphérie des plaines de la Picardie, de l’Artois et
du Cambrésis, en contact successif avec les régions variées auxquelles
elles s’opposent par les conditions générales de leur physionomie
naturelle et humaine. L’élément naturel seul ne nous a pas
suffi pour animer ces contrastes géographiques. L’élément humain
s’est partout tellement confondu avec lui qu’il entre lui-même dans
la différenciation du paysage. ; les cultures, les villages et les habitations
deviennent inséparables du sol qui les porte et de l’air qui les
entoure. Sur toute cette surface dont nous avons longé la bordure,
c’est la craie qui constitue l’élément fondamental de la géographie
physique ; de tous côtés, elle s’étale, d’Arras à Beauvais et d’Abbe-
ville à Laon, parfois cachée sous le léger manteau des couches plus
jeunes, mais continue et profonde. Parmi les occupations des
hommes, c’est la culture qui règne en souveraine; elle marque son
empreinte, sur le sol et sur les habitants ; par elle, cette grande
plaine, riche de moissons depuis la plus haute antiquité, s’oppose
aux forêts, aux pâtures, aux groupements industriels qui se pressent
sur ses frontières.