Malgré ce proverbe qui conseille de semer dès la mi-Octobre les
semailles ne se terminent qu’en Novembre, parfois en Décembre poulies
blés après betteraves. Toute cette fin de travail est inquiète et
précipitée ; il faut confier le grain à la terre avant les fortes gelées.
uis, subitement, à cette activité succède le repos relatif de l’hiver
durant lequel les métiers battent dans les chaumières, après lequel
recommencera le cycle des travaux champêtres CH A P IT R E VI
L ’I I Y D R O G R A P I I I E . S E S CONDI T IONS N A TU R E L L E S
I. L’h is to ire des vallées. L ’in d iv id u a lité des b assins. Les h a u ts g rav iers. Le c reu sem
en t des vallées : ses étape s. Le com b lem en t des v allees : la t o u r b e . Dernier
épisode — IL L ’hydrologie de la c raie. La p e rm é a b ilité . Les n appes d eau . -
III. Les sources de la craie. L eu r c a ra c tè re . L a vie des sources e t l ’h is to ire des
vallées sèches. Le régime des riv iè re s. — IV. Les m a ra is . Influence de h omm e
su r l ’é ta t des vallées.
Le tracé du réseau hydrographique dans notre région de craie
obéit à l'architecture du sol; par ses directions dominantes, il rappelle
les grandes lignes de la tectonique ; par ses détails, il reflète
la disposition réticulée que le système des diaclases impose à la surface.
Mais, comment ces chemins, une fois tracés et comme gravés sur
le sol, furent-ils occupés par les eaux courantes. Comment les ont-
elles aménagés? Par quelles vicissitudes ont-elles passé? Comment
s’y règle aujourd’hui leur écoulement? Après une longue histoire,
faite de crises orogéniques et de péripéties climatériques, pendant
laquelle ils ont peu à peu conquis leur profil régulier et leur équilibre,
les cours d’eau ont adopté leur régime actuel dont les caractères
fondamentaux dépendent beaucoup moins de la marche des saisons
que de la nature du sol. C’est par l’histoire des vallées et par l’hydrologie
de la craie que nous expliquerons le mécanisme si particulier
qui règle l’écoulement des eaux courantes dans ces contrées.
L ’H I S T O I R E D E S V A L L É E S
L ’in d iv id u a lit é d e s b a s s in s .
Les bassins de la Somme et des rivières côtières, étroitement
localisés par le plissement, ont gardé leur existence indépendante;
aucun ne fut assez puissant pour faire de conquêtes sur le voisin;
de là, l’état fragmenté de l’hydrographie, son partage en domaines