(leurs des arbres, aux légumes, aux tiges du blé : ces méfaits de « la
(une rousse » ont laissé à cette partie du printemps une mauvaise
réputation dans les campagnes. C’est aux mêmes gelées tardives
que les « Saints de Glace » (11-13 mai) doivent leur renommée-
assez accusés sous le climat de Paris, ils sont beaucoup moins
sensibles a A rra s1. Lorsque toutes ces péripéties sont traversées,-
I annee prend une allure plus tranquille, moins agitée. On entre dans
une saison de chaleurs uniformes et modérées.
L’été.
L’importance des vents N. 0 . fait de l’été une saison assez pluvieuse
Cette influence de la mer donne à la marche des températures
de l’été une allure uniforme et constante. Le printemps avait
ete fiévreux et irrégulier; l’été montre plus d’équilibre. Les moyennes
des mois d’été s’écartent peu les unes des autres, comme les moyennes
des mois d’hiver. De 1784 à 1869, à Montdidier, Juin donne 17°.31 •
Juillet 18°,97; Août 18°,85. Les grosses chaleurs sont aussi exception-
ne es que les gros froids. Rarement le thermomètre dépasse 3 5 °.
Ln 1881, le 15 Juillet, à Arras, on a observé 37°,42. La moyenne
des maxima de Montdidier est de 27°, 23 pour Juin, 30°,36 pour Juillet,
,-6 pour Août, 31°,11 pour Septembre3.
C’est du développement régulier de cette chaleur de l’été que
dépend toute la dernière période de la végétation agricole : il lui faut
assez d eau pour le bon fonctionnement des organes verts, assez de
chaleur pour la maturité des fruits; les récoltes évoluent entre ces
deux nécessités, à égale distance d’une trop grande chaleur qui des-
seche et d’une trop grande humidité qui refroidit. L’excès de pluie
amene la verse des blés; il favorise les prairies, mais arrête la fenaison
Les températures de Mai, Juin, Juillet ont une influence prépondérante
sur le rendement de la betterave; les années où la somme de
ces températures est la plus forte correspondent aux maxima de rendement.
Pour la richesse en sucre, il importe d’avoir un mois de
Septembre sec, clair et peu chaud. M. Pagnoul a montré qu’en représentant
par des tracés graphiques les variations du rendement et les
températures de Mai, Juin, Juillet, on obtient deux courbes presque
parallèles, tandis que les variations de richesse et les températures
1 Pagnoul, 187, p. 60.
! Duchaussoy, 168, p. 146 et ssq.
3 Id., 171, p . B. 81-82.
Septembre donnent deux courbes symétriques1: mais il faut des
années exceptionnelles pour que toutes ces conditions favorables se
réalisent successivement. Rien n’est plus variable dans la même
R e n d em e n t d e l a b e t t e r a v e Très bon
Bon
Assez bon
Passable
Médiocre
Mauvais
S o m m e d é s t e m p é r a t u r e s 51
Moyennes de Mai J u in e t J u i ll e t 50
«f9
'p8
**7
q-6
q-5
R ic h e s s e d e la b e t t e r a v e Très bonne
Bonne
Assez Bonne
Passable
Médiocre
Mauvaise
Tem p é ratu re moyenne d e Septembre 17
16
Fig. 9. — Rapport entre les températures et la récolte des betteraves (rendement
et richesse). D’après M. Pagnoul, 186.
localité que les dates de moisson; tantôt pour les années sèches on
voit la moisson des seigles s’avancer jusqu’au 6 Juillet, celle des blés
jusqu’au 16, et donner d’excellent grain; tantôt pour les années
humides, la moisson retarde et les blés peuvent rester sur pied jusde
1 Pagnoul, 186 (voy. flg. 9).