dissement de Boulogne, à 25 fr. 60 \ Pour les mêmes raisons, on
développe les emblavements en avoine. L’avoine se maintient depuis
cinquante ans à des prix relativement élevés ; elle atteint dans les
exploitations des proportions souvent égales à celles du blé ; comme
elle est moins exigeante, elle rémunère davantage.
La betterave.
En portant, sur une carte l’emplacement de toutès les fabriques
de sucre du Nord de la France 2, on obtient presque exactement
l’extension de la culture de la betterave : elle se répand, dans les
régions de 1 Escaut, de laHaute-Somme et de l ’Oise moyenne, en une
large traînée qui s’arrête à l’Est aux herbages de la Thiérache et du
Hainaut, à 1 Ouest aux champs de céréales de Beauvais,■ d’A.miens.
de Doullens, de feaint-Pol; vers le littoral, elle occupe quelques points
fertiles des environs de Gamaches, d’Abbeville et de Mon treuil. Sur
toutes ces étendues, elle tient la meilleure place dans la culture et le
premier rang dans les produits de la terre. Depuis ses origines (1.809),
la production du sucre n’a pas cessé de s’y accroître. Pourquoi ce
développement, pourquoi cette localisation?
La culture de la betterave prospère surtout dans les régions où
le limon est le plus épais et le plus uniforme. Les qualités du limon
repondent aux besoins de la plante qui doit développer librement sa
racine et l’enrichir vite et beaucoup. Dès que le sol contient des cailloux,
la racine pivote mal et bifurque. La disparition de là betterave
frappe 1 attention la moins avertie dès qu’on aborde les régions de
bief à silex; par contre, dès que les plaques de limon s’élargissept,
la betterave revient; ce phénomène éclate aux yeux lorsque de Grand-
villers on gagne Crèvecoeur ou lorsque d’Hucqueliers on descend
vers la Canche. Comme la betterave,réclame en peu de temps beaucoup
de matières nourrissantes, il lui faut un sol bien préparé qui
les lui fournisse en abondance et régulièrement ; quand cette condition
manque, on peut la créer par des défoncements ; mais alors la
culture demeure toujours très onei’euse; il arrive même, comme
autour de Fruges, qu’on doit y renoncer ; il y a donc dans la nature
du sol une condition essentielle qui ramène en fin de compte la betterave
sur son domaine naturel. La végétation principale de la plante
s accomplit en trois ou quatre mois, de la fin d’Avril au mois d’Aoûl ;
il importe que la terre reçoive une riche provision d’engrais ; sur une
1 Pas-de-Calais, 572, IV; p. 168.
On trouve 1 indication de toutes les sucreries dans : Liste générale-.., etc., 297.
terre de fertilité moyenne, il faut 130 à 140 kilogrammes d’azote
par hectare pour une récolte de 40.000 à 50.000 kilogrammes de
racines, -soit 3 kilogrammes d’azote par 1.000 de racines, auxquels on
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Fig. 21. — Carte agricole de la région du Nord. Les sucreries sont indiquées p a r un
point noir; les plus importantes p ar un point noir entouré d u n rond. Le pointillé
léger indique les régions d’élevage. Le pointillé serré indique les régions ¡ïélevage
• spécial (cheval ou porc) ; le grisé, les forêts ; les croix, la position des villes.
ajoute pour la betterave riche 2 kilogrammes d’acide phosphorique1.
Le sol doit donc être capable de conserver ces matières fertilisantes
et de les laisser circuler. Quand il est trop perméable, elles se perdent
sans profit ; aussi dit-on que les terres crayeuses « mangent » beaucoup
d’engrais. Un sol trop argileux ne se laisse pas pénétrer par
l'air ; la décomposition des engrais s’effectue mal : ils demeurent
Cf. Larbalétrier, 294. Raquet 308. Pagnoul, 302.