LES MAISONS 363
le lendemain, la voiture peut démarrer vite et déboucher directement
dans la rue. Cette disposition frappe d’étonnement tous ceüx qui
voyagent dans ces contrées ; elle donne aux villages une allure
silencieuse et morte : les maisons regardent sur la cour intérieure ;
de l’extérieur, quand la grande porte est close, elles semblent
« aveugles ». Le regard interroge Cha
ips.
vainement ces murs sans ouvertures
Pâtup
; il arrive de traverser un
village sans apercevoir âme qui
vive. Mais quelle que soit l’impression
artistique ressentie, il faut convenir
que rien n’est plus logique, ni
plus commode comme arrangement.
La seconde originalité delà ferme
picarde réside dans les rapports de
l’habitation de l ’homme avec le logement
des hêtes. Au lieu de reléguer
à quelque distance les autres bâtiments
comme la ferme flamande, la
maison d’habitation dans la ferme
picarde se soude complètement avec
les autres bâtiments au point de
former un ensemble fermé, carré ou
rectangle dont l'entrée unique est la
porte cochère. Occupant le côté qui
fait face à la grange, elle se trouve,
à droite et à gauche, contiguë aux
Ja rd ii
Ch am b re
C h am b re
La M aiso n
Ecuries
Hangar* ou
Porcherie
C o u p
Grange Charretterie
Gr**1® ftjpte
Etables
Grange
étables et aux écuries qui forment
les deux autres côtés du quadri- ^
latère et avec lesquelles elle com- ... _____ ________
muniquC souvent par une porte Fig. 24. -=•! Schéma de la ferme picarde.
intérieure. Les chevaux coûtent
cher ; leur perte est une ruine ; aussi le cultivateur veut les surveiller
à l’aise ; en hiver, le chemin n ’est pas long pour aller les soigner.
Parfois lorsqu’il n’y a pas de communication intérieure entre la maison
et les logements des bêtes, il y a tout autour de la cour intérieure un
trottoir ou un passage protégé contre la pluie par le toit qui surplombe.
Toute cette disposition permet en outre au cultivateur de faire
tenir toute l’étendue de sa cour dans un regard (fig. 24 et pl. XIII).
Comme, dans- la plupart des cas, la ferme répond aux besoins
d’une exploitation modeste, elle n’exige pas de bâtiments spacieux;