demie à deux heures, ce qui annule la supériorité de vitesse du flot
Mais une cause intervient qui rétablit l’avantage en faveur du flot,
Les vents d’Ouest ou d’aval, qui dominent sur toute la côte, agissenl
victorieusement sur la vitesse, la durée et la direction des courants
marins ; grâce à leur persistance et à leur puissance, ils soutiennent
et prolongent quelquefois le flot au point d’anéantir le courant de
ju san t; on a vu la durée du flot se prolonger quelquefois pendanl
quatre heures et demie ou cinq heures après le moment du plein,
alors que par des vents d’Est ou d’amont le retard n’est que d’une
heure et demie ou deux heures; en morte eau, il arrive même que la
maree ne reverse pas et que le courant paraît conserver la même
direction àla surface ‘.La prépondérance des vents d’Ouest, dont notre
etude du climat nous avait déjà instruit, est donc une cause essentielle
dans le phénomène d’alluvionnement quia créé les Bas-Champs.
Dans le transport des alluvions, il faut distinguer les galets et les
sables. Le charriage des galets ne se fait qu’à de courtes distances.
L action des vagues sur les galets consiste à les déplacer et à les
rouler, en les usant; mais ce champ d’oscillation est limité à la partie
supérieure des plages. Quant au déplacement dans le sens des vents
dominants, il reste très lent et de faible portée, ainsi que des repères
ont permis de le vérifier8. Sur la côte anglaise, le régime des galets
cesse a quelques kilomètres des dernières falaises entre Deal et
Sandwich (Shing End) : ici, c’est à la pointe du Hourdel qu’il
s arrête, a environ 10 kilomètres d’Ault. S’il n’y a que poussée lente
et progressive du galet, il y a vraiment transport pour les matériaux
plus fins, sables, débris argileux et calcaires; ainsi s’est comblée
toute la n se entre Etaples et Ault; ainsi s’alimentent les bancs de'
homme; et ces grèves larges de 300 mètres en morte eau et de
mètres en vive eau où les vents chassent le sable vers la terre.
Le dépôt des galets se localisa actuellement entre Onival et Le
T na P° inte du Hourdel s’accroît continuellement. De 1812
a 1833 , elle s était avancée de 60 à 80 mètres dans la direction du
Crotoy. Depuis le bourg d’Ault jusqu’à l’extrémité de cette pointe
Z n«nmptafool PoU prèS 10-°00 mètres en 1640> 1S-820 en 1736,
m " , 1 en ! configuration n’a pas cessé de varier. En 1690
Michelot * donne au Hourdel, qu’il appelle Pointe du Galé, une forme
r, '«.SUn la»CÜOn deS vents’ et des marées, voyez Thélu, 275 n 311-317- fiirarr] H
p. *5, Ports maritimes, 260, passim ; Plocq, 265. ’ 4 ’
■ 5 Bardou. Quelques galets delà plage d’Ault, A.S.G.N, XXXI, 1902, p 307
Puyraimont, 267, p. 30a.
4 D’après Estancelin, 248.
tout autre que plus tard Delisle par exemple. Delisle place en avant
du promontoire un îlot ou poulier qui s’est réuni depuis à la terre
ferme. Un plan de 17841 donne à la pointe du Hourdel une richesse
d’articulations que de nouveaux apports ont émoussées. Devant
Cayeux, la terre s’accroît ; en 1879 2, l’État y mit en vente de nouveaux
« relais de mer » entre le bourg et la plage ; peu à peu Cayeux
Fig. -15. — La pointe du Hourdel en 1784,
d’après un plan des Archives nationales (R 105).
a vu la mer s’éloigner. L ’agglomération actuelle comprend deux
groupes distincts : l’ancien village avec sa vieille église de galets,
avec les maisons de pêcheurs, et la ville nouvelle, résidence des
étrangers avec les hôtels et les villas. On retrouve au Hourdel et à
Berck le même phénomène de villages qui s’allongent ou se dédoublent
pour atteindre la mer. L’ancien Hourdel, porté sur la première
édition de la carte d’état-major, se trouve à 3 kilomètres au Sud du
petit port actuel qui a suivi la pointe dans son progrès.
De Cayeux au Hourdel, l’entassement des galets est énorme. Ils
forment une masse puissante que des clayonnages protègent vers la
baie contre les assauts des vagues. Elle s’étale vers l’intérieur en
bandes parallèles, en cordons qui rappellent les terrassements militaires.
Pour les Bas-Champs qui s’étendent en arrière, cette accumu-
1 Arch. Nat. R* 105.
s Girard, 251, p. 69.