: Hr
mlml
64 LA PLAINE PICARDE
;
1 1 1
wml
nl i lui , i l
I Pn
i l
W l i
II
f i $ i
I l i
)■ 'If:
11
I Si li y
formes primitives; tantôt ils sont cassés, peut-être par le froid, et
leurs fiagments offrent des aretes tranchantes et des angles aigus.
Quand ils occupent la partie inférieure du dépôt, une patine noire
d’oxyde de manganèse les recouvre; plus haut, la patine devient
blanche. Parfois toute patine disparaît; la pierre altérée se trouve
percée de trous irréguliers; mais jamais elle ne prend l’aspect de
cailloux roulés, de galets. Les mille circonstances locales dans lesquelles
s est formée l’argile à silex expliquent que sa composition,
sans perdre ses caractères fondamentaux, peut varier à l’infini. Il
arrive qu’elle renferme peu de silex et peu de sable; elle forme, alors
une argile grasse, compacte, presque une glaise, nommée « bief »
par les ouvriers picards; c’est aussi leur « terre à pannes »; elle
domine aux environs de Grandvillers; sur cette terre imperméable,
on a vu pendant les étés pluvieux les moissons pourrir dans les
champs; mais elle est rare aux environs d’Amiens; on l’observe par
lambeaux à Sorel, à Coquerelle, à Long. D’autres fois, l’argile à
silex contient d autres cailloux que ses silex; on y ramasse au Nord
d Arras des grès durs et même, à Givenchy, des galets noirs bien
arrondis; ces matériaux proviennent des assises éocènes qui recouvraient
la craie ; autour de Montdidier, ils appartiennent à l’étage de
1 argile plastique. Ailleurs, la proportion de sable augmente; dans
la Haute-Forêt d Eu, un sable quartzeux remplace l’argile presque
complètement. Souvent aussi l’argile à silex passe insensiblement,
vers le haut, à la base caillouteuse du limon des plateaux; il faut
renoncer h. les distinguer l’une de l’autre. Il arrive enfin que, le
sable et l’argile ayant disparu par ruissellement, les silex libérés
jonchent le sol sur de grandes surfaces; on trouve ces champs de
cailloux près de Péronne sur le plateau de Bussu et dans les environs
de Yervins. Il est .évident que toutes ces variétés d’argile à silex
ne sont pas du même âge; il en est qui proviennent des autres
par remaniement; mais 1 absence de restes organisés rend impossible
tout essai de chronologie. D’ailleurs, pour la description géographique,
ce sont, avant tout, les caractères minéralogiques et la
répartition topographique qui importent.
Nous avons vu que les régions anticlinales présentent un remarquable
développement de l’argile à silex ; les abords du Bray et du
Boulonnais portent cette preuve d’une intense dénudation; elle
manque au contraire dans le synclinal de la Somme où la cra’ie ne
contient pas moins de silex. A l’Est de Cambrai, dans la Thiérache et
le Hainaut, elle se répand largement; ses silex cornus montrent
qu’elle provient surtout des assises à Micraster Breviporus qui