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rencloses et assure leur mise en valeur. C’est la forme offensive de
la culture.
De nos jours, la grande ferme devient parfois la forme capitaliste
de la culture intensive. Nous voyons se constituer sous nos yeux de
grandes propriétés à l’aide des capitaux de la grande industrie. Dans
les communes minières, les Compagnies houillères ont parfois acquis
le territoire presque en entier; elles en confient la culture à de gros
fermiers. Dans les pays betteraviers, les sucreries et les distilleries
s’annexent souvent des exploitations agricoles; l’usine et la ferme
deviennent alors les rouages d’un même organisme, l ’une recevant
de l ’autre les matières premières, la seconde recevant de la première
les amendements, les engrais, la nourriture de son bétail. De
pareilles associations prospèrent à Ardres, Saint-Martin-au-Laert,
Oisy-le-Verger, Noreuil, Mondicourt, Wailly, Dainville, Louez-lès-
Duisans. A Louez1, 1 exploitation, propriété d’une société agricole
depuis 1825, soumet à la culture intensive un domaine de 216 hectares;
le capital social ne lui assure pas seulement une grande
étendue de terres, mais encore un outillage perfectionné : chemins
d exploitation, fossés pour l’écoulement des eaux d’orage; étables et
écuries avec 40 à 50 bêtes à cornes à l’engraissement, 23 chevaux
de trait, 30 boeufs de travail, 40 à 45 vaches laitières; laiterie avec
les appareils les plus modernes pour l’écrémage du lait et la fabrication
du beurre; hangars immenses pour abriter le matériel; silos
énormes desservis par une petite voie ferrée; bâtiments spéciaux
éclairés à 1 électricité; dans les champs, des engrais variés et scientifiquement
dosés; des rendements, en betteraves de 33.100 kilogrammes
à 1 hectare, en blé de 37 hectolitres, en avoine de 81; tout
contribue à faire de cette grande ferme un type d’exploitation industrielle,
puissant par 1 intensité et l’étendue des moyens de production
et reposant sur de gros capitaux.
Parmi les territoires de grande culture, il n’en existe peut-être
pas de mieux préparé ni de. mieux pourvu que la plaine uniformément
plate qui s’étend entre les montagnes tertiaires de Laon et la
vallée de la Serre. En marchant vers le Nord,, à peine a-t-on quitté
les vergers qui garnissent les pentes de la butte de Laon qu’on
pénétré au coeur de la grande culture; de tous côtés, des champs de
betteraves immenses d’un seul tenant; par endroits, leur verdure,
déjà jaunie par l’automne, s’arrête aux limites grisâtres et poussiéreuses
d’un champ de blé que borde, le long du chemin, une ligne de
Ardouin-Dumazet, 474, 49» série, p. 90.
P LA IN E P IC A R D E .