dans la Somme pour le premier ; Roye dans la Somme pour le
second. Le premier territoire, presque complètement destiné aux
céréales, s’étend en partie sur les bords crayeux de la vallée de la
Noye; le second appartient au S an terre ; tous deux ont presque la
même étendue de sol cultivable et peuvent aisément se comp
a re r1. B g Boyes. Roye.
T e rrito ire ............................... 2443 h e c ta re s. 155.5 h e c ta re s
Terres c u ltiv é e s ...................... . . . 1500 — 1469 - ¿X
Bois. ......................................... . . . 440 — 12 1 ; — ■
Pacages, p r a i r i e s .................. . . . 135 — 15 . — |
J a rd in s e t v e rg e rs.................. 64 WSÊÈ
F ric h e s ................. ...................... . . . 30
Rivières, m a r a i s - .................. 338 13 ■ i ^ S ■_
F r om e n t............................... • . . . 350 300 —
S e ig l e ........................................ . . . 50 — | 31
Orge. . .................................... . . . 50 12 - -
A v o i n e . ........................... .... . . . . 350 7 160 ---
P om m e de te r re . . . . . . . . 30 — 10
B etterav e à su c re .................. . . . 30 580 —
Betterave fo u rrag è re . . . . . . . 20 '
Luzerne, s a in f o in .................. I . . 150 80 —. ..
Fourrages a n n u e ls .................. 25 100 T- ■ '.
C h e v a u x ............................... . . 207 tê t e s . 360 tê te s .
B oe u f s ........................................ . . . 4 -H \ 320
Vaches e t génisses.................. . . . 300 — 180 1 B 1 '
M o u to n s .................................... • • • 930 860 . .
Po rcs ......................................... . . . 40 119 I — *
On remarque d’abord que. ces deux territoires, d etendue totale
fort inégale, possèdent une étendue presque égale de terres cultivées ;
à Boves, les bois, les friches et les pacages occupent beaucoup de
pentes crayeuses ; à Roye, en plein limon, le territoire convient partout
à la culture. Cette différence de sol entraîne une répartition
difïérente des cultures ; à Boves, la culture repose sur les céréales,
blé et avoine, qui occupent plus de la moitié du territoire agricole ; à
Roye, la betterave, tête de l’assolement, occupe à elle seule plus de
terrain que toutes les céréales réunies. Au reste, tout se tient dans
l’exploitation; à Boves, c’est à la production du lait qu’on demande
un surcroît de revenu ; on développe les prairies artificielles ; à Roye,
avec la pulpe de betterave, on engraisse des boeufs.
Ces deux modes de production du blé, fondés sur une économie
rurale différente, se retrouvent de part et d’autre avec des types
extrêmes ou des types moins accusés. Le premier type, où les
céréales dirigent l’assolement, s’observe au Bosquel, près de Conty,
avec 260 hectares de blé, 30 de seigle, 60 d’orge, 12 de méteil,
210 d’avoine, 60 de jachères, soit 572 hectares de céréales sur un
territoire agricole de 927 hectares ; — àPicquigny où les trois quarts
des terres labourables sont en céréales ; — à Arquèves près d Acheux
où les céréales revendiquent 486 hectares sur 730 ; — à Famechon,
près de Pas, où 276 hectares sur 400 leur appartiennent; — dans la
plupart des communes du Haut-Boulonnais, comme Quilen, Embry,
Canlers, Pihem, Senlecques, de la région de Saint-Pol, comme Mar-
conne, Roellecourt, Hauteville et du canton d’Houdain. Le second
type, fondé sur la culture intensive des betteraves, s’épanouit autour
de Péronne, de Saint-Quentin, de Bapaume, d’Arras, de Cambrai; à
Dreslincourt près de Nesles, la betterave occupe 120 hectares, le
blé 50, l’avoine 20 ; à Warlencourt-Eaucourt près de Bapaume, la
betterave 100, le blé 90, l’avoine 110; a Écourt-Saint-Quentin, la
betterave 200, les céréales 300 ; à Oisy-le-Verger, la betterave 300,
l’avoine. 125, le seigle et l’orge 82.
De ces comparaisons, il résulte que les céréales ne régnent plus
en souveraines dans la culture, même lorsqu’elles règlent l’assolement.
Vers l’Ouest, elles se partagent les champs avec les prairies
artificielles ; vers l’Est et dans les meilleures terres de la région littorale,
c’est avec la betterave qu’elles entrent en compétition. A l’Ouest,
la culture se môle chaque jour davantage à 1 élevage; à 1 Est, elle se
tourne vers l’industrie. Cette évolution de la culture du blé est un
effet des phénomènes économiques qui ont amené chez nous la baisse
du prix du blé. Le blé est une plante si complaisante et si souple
qu’elle végète presque partout et qu’il ne s’écoule guère un jour sans
qu’on en récolte quelque p a rt; aussi le grain arrive par masses
énormes des pays où la culture se fait à moins de frais. Sans doute,
les rendements se sont graduellement élevés1 ; mais la culture duble
n’est plus rémunératrice par elle-même ; elle doit s appuyer tantôt
sur le développement méthodique du bétail qui donne une grande
quantité de fumier et qui forme un produit d’une vente assurée,
tantôt sur la culture de la betterave qui laisse la terre bien fumee,
prête à recevoir le blé presque sans frais. La différence du prix dé
revient est écrasante en faveur du blé après betteraves ; à Vaulx-
Vraucourt, le quintal peut revenir parfois à 15 fr. 82; dans 1 arron-
1 Rendements pour le Pas-de-Calais : 16 hectolitres en 1814; 19,62 en 1S54 ; 11..2
en 1855 ; 16,50 en 1859 ; 16,84 en 1869 ; 18 en 1880 ; 20,2 en 1892 ; 22,71 en 189S. (Pas-de-
Calais•, 572, IV, p. 166).